Soyons honnêtes une seconde. La littérature a ses classiques : Proust avait sa madeleine, Hugo avait ses misérables, et nous, en 2025, nous avons Virgule. Si vous pensiez être le maître chez vous, le livre de Julien Rocha est là pour vous rappeler, avec une délicieuse impertinence, que vous n’êtes qu’un membre du personnel toléré pour sa capacité à manier le sachet fraîcheur.

J’ai lu « Virgule : Chat de compagnie… réjouissant et impertinent », et voici pourquoi vous devriez lâcher ce que vous faites (sauf si vous gratouillez un chat, là c’est sacré) pour le lire.

Ce livre n’est pas un roman, c’est un manifeste. Julien Rocha nous livre six nouvelles félines qui alternent les points de vue : celui de l’humain (le pauvre naïf) et celui du chat (le génie incompris).

Le héros, Virgule, est un chat de 8 mois dont les devises philosophiques feraient rougir Machiavel : « Un pour tous, tous pour moi » ou encore le très pragmatique « Moi d’abord ». C’est drôle, c’est caustique, et c’est effrayant de vérité. On y suit ses « aventures », qui consistent principalement à gérer son personnel humain, chasser des insectes avec la grâce d’un ninja sous caféine, et dormir. Beaucoup dormir.

Sous ses airs de lecture légère « feel-good », Rocha réussit un coup de maître : capturer l’essence même de la « chat-titude ».

C’est fluide, ça se boit comme du petit-lait (ou de la pâtée au saumon, selon vos goûts). L’écriture est vivante et les dialogues intérieurs du chat sont des pépites de sarcasme. On rit, non pas de ce rire poli de salon, mais de ce rire franc de celui qui reconnait son propre calvaire quotidien face à un félin despotique.

C’est là que le livre brille. L’auteur ne tombe pas dans le « cucul la praline ». Virgule est un « connard adorable » (pardonnez le terme technique). Il est égocentrique, manipulateur, et pourtant, on l’aime. La plume est acérée comme une griffe mal coupée, mais toujours trempée dans une tendresse évidente.

Derrière la blague, on sent l’amoureux des bêtes. Julien Rocha (bénévole SPA, on salue l’engagement !) glisse des vérités sur la communication animale et le respect, sans jamais devenir moralisateur. C’est pédagogique sans avoir l’air d’un cours magistral chiant.

Parce que vous allez vous reconnaître. Vous savez, ce moment où vous appelez votre chat et qu’il vous regarde fixement avant de se lécher la patte avec mépris ? Ce livre, c’est la transcription écrite de ce regard.

J’ai particulièrement ri à la réinterprétation des proverbes par Virgule (« Petit à petit, l’oiseau fait son lit… donc je le bouffe », je paraphrase, mais c’est l’idée). C’est du vécu. C’est du sentu. C’est du « mon canapé est foutu ».

 « Virgule » est le livre idéal pour décompresser. C’est frais, c’est malin, et ça coûte moins cher qu’une thérapie familiale pour comprendre pourquoi votre chat vous déteste (spoiler : il ne vous déteste pas, vous êtes juste son employé).

P.S. : Si vous ne l’achetez pas, Virgule viendra personnellement vomir une boule de poils dans vos chaussons. Vous êtes prévenus.

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