Seconde moitié du XXIe siècle. Après une tragédie personnelle, une femme d’affaires s’attaque au plus grand mystère de tous les temps : la mort. Elsa Malt va livrer à l’humanité une avancée anthropologique exceptionnelle mais dont les impacts vont s’avérer aussi inattendus que terrifiants. In fine, le dilemme entre la survie et la liberté va entraîner des choix déchirants, questionnant l’éthique et le pouvoir. Jalonné par de profondes complicités et des alliances improbables, des gloires et des drames, le destin d’Elsa Malt s’entremêle avec celui de l’humanité. Riche en rebondissements, ce roman d’anticipation embarque le lecteur au cœur de l’épopée d’Elsa Malt d’une manière directe, presque journalistique.
– Mon avis –
Dans Elsa Malt : L’Odyssée des consciences, Yves Girouard mélange plusieurs styles d’écriture avec une vraie finesse, et ça donne un texte qui flotte quelque part entre poésie, réflexion et sensations pures. Il commence avec une écriture super lyrique et imagée : ça parle de lumière, de vide, de tissus, de nature, d’émotions intérieures… Bref, ça crée une ambiance un peu rêveuse, limite méditative, où les mots ne décrivent pas vraiment les choses mais les font ressentir. On n’est pas dans un roman classique, on est dans une sorte de voyage sensoriel.
Ensuite, l’auteur casse tous les codes de la narration traditionnelle. Le livre est construit en fragments : extraits de journaux, pensées intérieures, dialogues flous, visions… Et souvent, on ne sait même pas qui parle ni où on est. C’est volontairement déroutant, mais ça colle super bien avec le thème du bouquin, qui tourne autour des esprits éclatés, des identités multiples. C’est un peu comme un puzzle mental que le lecteur doit recoller tout seul, ce qui rend la lecture très active, presque comme un jeu de piste.
Mais Girouard ne s’arrête pas là : il glisse aussi plein de réflexions sur la conscience, l’IA, le langage… sauf qu’il ne le fait pas façon cours de philo barbant. C’est plutôt suggéré à travers des petites scènes, des sensations, des trucs qui font cogiter sans qu’on s’en rende compte. C’est fluide, pas prise de tête, et ça rappelle un peu les vibes d’auteurs comme Le Guin ou Duras — des gens qui font réfléchir sans être lourds. Du coup, le style devient un vrai terrain d’exploration mentale.
Enfin, l’écriture devient carrément intime, comme si on entrait dans les pensées brutes des persos. Par moments, ça ressemble à du rêve éveillé, avec des changements de rythme, des silences, des glissements de « je » à « nous »… On sent que l’auteur veut qu’on plonge avec lui dans la tête de ses personnages, quitte à ce qu’on perde un peu nos repères. En fait, c’est ça le but du livre : pas de nous raconter une histoire linéaire, mais de nous faire vivre une sorte d’odyssée intérieure, un trip dans les profondeurs de la conscience.
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