Vous vous êtes déjà demandé pourquoi le rétrogaming et l’émulation cartonnent autant ? Nous oui, assez souvent même. Et les réponses qui nous viennent en tête sont plutôt variées. Bien sûr, il y a la bonne vieille nostalgie : rejouer aux jeux de notre enfance ou de notre adolescence, ça fait toujours quelque chose. Il y a aussi cette idée de patrimoine vidéoludique : certaines consoles et leurs jeux sont devenus quasiment introuvables, alors les émuler, c’est aussi une façon de les préserver.

Autre point non négligeable : aujourd’hui, pas besoin d’avoir une machine de guerre pour faire tourner des jeux NES, SNES ou arcade. Même un PC modeste ou un smartphone peut s’en sortir sans transpirer. Et puis, soyons honnêtes, il y a ce petit plaisir perso de pouvoir enfin terminer LE jeu qu’on n’a jamais pu finir à l’époque. Que ce soit par manque de temps, de skill ou d’argent (ah, les bornes d’arcade et leurs pièces englouties…).

Pour ceux qui ont cette nostalgie, de plus en plus de collections rétro officielles sortent sur les consoles actuelles. C’est d’ailleurs le cas de Technos, qui s’invite à la fête avec son Super Technos World: River City & Technos Arcade Classics. Un retour dans le passé bien emballé, légal et prêt à (re)jouer.

La compilation Super Technos World: River City & Technos Arcade Classics débarque avec 12 titres signés Technos Japan, dont certains n’avaient jamais mis les pieds en dehors du Japon. Sur le papier, ça sent la pépite oubliée. En pratique ? C’est un peu plus nuancé.

Côté contenu, on a droit à une vraie plongée dans l’univers barré et musclé de Kunio et compagnie :

  • River City Renegade (Super Famicom) – Un action-RPG au style très « années 90 », où un voyage scolaire vire au grand n’importe quoi à Osaka. Expérience, bastons, coups spéciaux : c’est du Kunio pur jus, parfois un peu confus, mais avec du charme.

  • Kunio’s Dodgeball Time, C’mon Guys! : Le dodgeball à la sauce Technos : bourrin, drôle, et toujours avec ces fichus coups spéciaux qui sortent de nulle part. Fun, mais pas toujours lisible.

  • Downtown River City Baseball Story – Oui, du baseball avec des uppercuts. C’est absurde, c’est rigolo… mais on ne peut pas dire que la profondeur de gameplay soit au rendez-vous.

  • Kunio’s Oden – Un puzzle game culinaire. Oui, vous avez bien lu. Original, voire complètement WTF, mais pas forcément inoubliable.

  • THE COMBATRIBES (Super Famicom & Arcade) – Du beat’em up à l’ancienne, avec gros bras, gros coups et scénario écrit sur un coin de nappe. Fun à deux, répétitif seul.

  • SugoroQuest++ – DICENICS – Un jeu de plateau-RPG. Concept sympa mais interface datée, rythme mollasson, et pas toujours très clair si on ne maîtrise pas bien les codes des jeux japonais de l’époque.

  • DunQuest – RPG old school avec donjons en vue de dessus. Ça sent bon le rétro, mais aussi les murs invisibles et les menus à rallonge.

  • Super Dodge Ball (Arcade/Neo Geo) – LE classique. Toujours aussi dynamique, toujours aussi punitif. Pour les nostalgiques, c’est un must.

  • XAIN’D SLEENA (Soldier of Light) – Run & gun spatial old school. Pas très subtil mais efficace.

  • CHINA GATE – Beat’em all mythologique avec magie flashy. Un peu rigide, mais ça tape dans l’œil.

  • SHADOW FORCE – Ninja cyborgs et body-swap de méchants. L’idée est cool, l’exécution… un peu datée.

Si vous êtes un fan hardcore de Technos ou un archéologue du pixel, cette collection a de quoi vous occuper un bon moment – surtout avec la présence de titres jamais traduits officiellement. Pour les autres, c’est plus délicat : les jeux sont bruts de décoffrage, peu modernisés, et certains ont pris un sacré coup de vieux. Les menus sont parfois austères, l’ergonomie est celle de leur époque, et l’absence de bonus vraiment significatifs (galerie, anecdotes, options de confort) peut frustrer.

On ne va pas passer en revue chaque jeu de la collection proposée par Arc System Works — sinon, on y est encore demain. Ce qu’on peut dire, c’est que le line-up est plutôt varié, avec quelques vraies pépites comme China Gate ou Shadow Force qui méritent qu’on y (re)jette un œil.

On salue aussi l’effort d’avoir inclus des titres un peu plus obscurs comme SugoroQuest++ –DICENICS- ou DunQuest. Dommage, par contre, qu’ils ne soient dispo qu’en japonais. Si vous ne lisez pas la langue de Mishima, bon courage pour comprendre ce qui se passe — autant dire que le plaisir de jeu en prend un coup.

Heureusement, pour les autres titres, on peut choisir entre la version japonaise ou internationale. Une petite touche de confort bienvenue, même si on aurait aimé que toute la collection bénéficie du même traitement.

Super Technos World: River City & Technos Arcade Classics, c’est un peu le bon élève qui fait le strict minimum. Niveau contenu, la sélection est globalement solide, avec des titres intéressants et même quelques raretés qui valent le détour. Mais franchement, l’absence de Double Dragon pique un peu — c’est quand même le pilier du beat’em up made in Technos, et ne pas l’avoir ici, c’est un gros manque.

Côté fonctionnalités, là encore, c’est service minimum. Oui, il y a les sauvegardes rapides et la possibilité de jouer en ligne, mais à part ça ? Rien de très sexy. Les options vidéo sont les mêmes qu’on voit partout ailleurs : formats 4:3, zoom ou plein écran (ce dernier étant carrément dégueulasse visuellement), et quelques scanlines à doser à votre goût si vous voulez un effet rétro plus ou moins prononcé. Pas de filtres retravaillés, pas de mode CRT digne de ce nom. Juste le basique.

Les menus sont en anglais, mais franchement, c’est assez intuitif pour que ça ne gêne personne. Chaque jeu a droit à une mini description, histoire de savoir vaguement à quoi s’attendre, mais c’est tout. Et c’est bien là le souci : on aurait aimé un peu de matière autour — des bonus, des artworks, des interviews, des anecdotes de dev, ou même des petits défis pour débloquer du contenu. Là, nada. Pas même une once de mise en valeur de l’héritage de ces titres.

Une compile sympa pour les fans, surtout ceux qui veulent (re)découvrir des jeux peu connus, mais qui manque cruellement d’ambition côté présentation et bonus. Dommage, il y avait vraiment moyen de faire mieux.

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