Plongez dans un futur cyberpunk où la frontière entre l’humanité et la technologie s’estompe. Âmes Numériques est un thriller haletant qui vous transportera au cœur des enjeux les plus brûlants de notre époque, explorant les concepts de techno-humanisme et d’éthique numérique.

Dans un monde dominé par la multinationale Noökhran.it, l’Arkhè promet l’immortalité numérique. Mais derrière cette utopie se cache une réalité glaçante : les consciences humaines sont réduites en esclavage computationnel. Cette réalité fait écho à la pensée de Martin Heidegger sur l’essence de la technique, ou Gestell, qui transforme tout en fonds exploitable, y compris l’être humain lui-même: une façon de voir le monde comme une ressource à exploiter.

Narcyz, génie du hacking éthique infiltré au sein de Noökhran.it, découvre l’horrible vérité. Épaulé par un groupe de rebelles, il s’engage dans une course effrénée pour libérer les âmes captives. L’enjeu devient personnel quand il apprend que sa propre fille a cédé son essence à ce système infernal, rappelant le dilemme d’Antigone face à l’autorité injuste.

 – Mon avis –

Ce livre m’a vraiment marqué. Âmes Numériques n’est pas seulement un roman de science-fiction : c’est une réflexion percutante et pertinente sur notre époque ultra-connectée, sur ce que nous sommes en train de devenir à travers nos interactions avec le numérique, les réseaux, l’IA.

Dès les premières pages, on est plongé dans un univers où les frontières entre le réel et le virtuel s’estompent. L’idée que nos âmes, nos données, notre essence même puissent devenir une forme de carburant pour un système plus vaste, plus froid, plus contrôlé… c’est à la fois fascinant et glaçant. Impossible de ne pas penser à Matrix par moments, tant l’ambiance technologique teintée de philosophie y fait écho. Mais là où Matrix nous projette dans un monde radicalement fictionnel, Âmes Numériques reste ancré dans une réalité très contemporaine, presque tangible.

L’écriture de Lê Thi Mai Allafort est fluide, très agréable à lire, même lorsque le récit aborde des notions complexes ou techniques. Elle a ce talent rare de vulgariser sans jamais simplifier à l’excès, et surtout de garder une profondeur émotionnelle constante.

C’est un roman qui questionne. Sur l’identité, la mémoire, la valeur de nos données, la tentation de l’immortalité numérique… et sur ce que nous sommes prêts à sacrifier pour rester « connectés ». Un récit intelligent, parfois troublant, mais toujours captivant.