Une jeune femme est hospitalisée après un accident de la route. Elle explique avoir réussi à se libérer de son bourreau après une captivité particulièrement éprouvante. Mais quand son père arrive à l’hôpital pour la retrouver, c’est le choc : ce n’est pas sa fille.
Editions Actes Sud (Actes noirs) | 329 pages | Sortie : 5 mai 2021 | ISBN : 978-2330150105
J’ai directement été attirée par le résumé du livre…
Il faut dire que j’adore les histoires d’enlèvement et de séquestrations…
Et de voir dans le résumé qu’en plus, la victime n’est pas celle qu’elle « devrait être », ça a terminé de me convaincre.
Les points positifs:
- Un style d’écriture très agréable, très fluide, très intuitif à la lecture. Des descriptions présentes, mais de manière intelligente et non exagérée. Elles sont là pour nous immerger dans l’histoire, sans nous lasser ou nous perdre en cours de route.
- Un roman aux multiples narrateurs. La vision de « Lena », celle de Matthias (le père de Léna), celle de Hannah (la fille de Léna). Ça apporte un multiple point de vue que j’adore, car on a tous les détails de l’histoire, on peut se faire un avis général, … mais aussi mieux se perdre entre la vérité de chacun, et ça, j’adore.
On devient plus qu’un simple spectateur de l’histoire. - Le côté psychologique est hyper présent… je n’en attendais pas moins d’un livre traitant de ce/ces sujet(s). On n’est pas devant une simple histoire d’enlèvement… On va bien au-delà.
- L’après séquestration est bien présenté. Beaucoup de romans parlant de séquestrations se concentrent sur l’enlèvement et la séquestration uniquement. Ici on va bien plus loin que ça puisqu’on va voir l’après, l’impact sur les victimes, sur la famille, comment se passe le retour à la réalité voire à la vie « normale ».
- Les personnages sont hyper bien travaillés et exploités. Mon préféré est sans conteste celui de Hannah. Elle a, pour son jeune âge, une maturité et une intelligence hors norme, et à côté de ça, elle est tellement fragile… ça fait un mélange surprenant, attendrissant et terriblement attachant.
- Une histoire bien ficelée qui tient en haleine de A à Z. On a envie d’en savoir plus et de connaître la suite…
- Un twist final saisissant. Si certaines choses étaient prévisibles (je vous en parle plus bas), la toute fin est vraiment une belle réussite.
Les points négatifs:
- A partir des 2/3 de l’histoire, certaines choses deviennent assez prévisibles… On voit arriver certaines choses, peut-être que j’aurais aimé les voir arriver un peu plus subtilement.
Et c’est là la seule chose « négative » que je trouve à dire sur ce livre…
En conclusion :
Si comme moi vous aimez aller à la rencontre de l’esprit humain et de ses méandres, ce livre devrait vous plaire.
Quelques extraits :
« Difficile de dire si c’est vraiment le soir ou si c’est lui qui en a décidé ainsi. Les fenêtres sont murées par des plaques isolantes. Il fait le jour et la nuit. Comme Dieu. J’essaie de me persuader que le pire est passé, mais je me doute qu’on va bientôt se retrouver au lit, tous les deux. «
« Je suis vide, à l’exception d’un sentiment bien précis qui s’est installé en moi et dont je n’arrive plus à me débarrasser. Il me brûle l’estomac, me comprime les tempes comme un étau qui se resserre jour après jour. Ça aussi, ma psy pense que c’est normal. Elle dit qu’il faut du temps pour assimiler les événements, pour y mettre de l’ordre, puis comprendre que c’est vraiment fini. »
« La salle de bains était tout en longueur, nous y tenions à peine tous les quatre. À gauche, un lavabo, avec un jerrican d’eau dessous, au fond les toilettes, qui ressemblaient davantage à un petit seau blanc, à droite une vieille baignoire en zinc sans robinetterie. Au-dessus de la baignoire, à quelques centimètres du plafond, j’ai remarqué un trou dans le mur de la taille d’un poing, duquel dépassait un bout de tuyau coupé. Je me suis dit que ce devait être une sorte d’aération, mais qui ne semblait pas très bien fonctionner car il y avait dans l’air une odeur rance, de moisi. Il n’y avait pas de fenêtre, et comme dans la réserve, juste une ampoule nue au plafond. »
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