Le catalogue de Lorestone continue de s’étoffer et de frapper fort dans le paysage de l’imaginaire francophone. Avec l’arrivée de System Universe, les amateurs de LitRPG (ces romans qui intègrent des mécaniques de jeux vidéo à la narration) tiennent entre leurs mains une véritable pépite de divertissement. J’ai plongé dans ce premier tome sans trop savoir à quoi m’attendre, et j’en suis ressorti avec le sourire aux lèvres. Voici pourquoi ce roman mérite toute votre attention.
Le Pitch : Un problème de niveau (beaucoup trop haut)
L’histoire nous présente Derek Hunt. Sur Terre, l’arrivée du « Système » a bouleversé la civilisation il y a des années, transformant le quotidien en une lutte pour la survie et l’expérience. Derek, lui, a tiré son épingle du jeu : solitaire, pragmatique et monstrueusement efficace, il a atteint le sommet de la chaîne alimentaire.
Mais le destin a un sens de l’humour particulier. Lors d’une incursion qui tourne mal, Derek se retrouve propulsé dans un tout nouveau monde. Un nouvel univers avec ses propres règles, ses propres habitants… mais le même Système. Le hic ? Derek a conservé toutes ses statistiques, ses compétences et sa puissance accumulée sur Terre.
Il débarque donc dans ce nouveau monde comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, avec une puissance de feu capable de raser des villes, alors qu’il ne cherche qu’une chose : qu’on lui fiche la paix.
Mon Avis : La « Power Fantasy » décomplexée
1. Un anti-héros surpuissant, mais attachant
C’est le cœur du roman et son principal atout. Contrairement à beaucoup d’œuvres du genre où le héros doit suer sang et eau pour gagner le moindre niveau, Derek est « Overpowered » (surpuissant) dès le départ. On pourrait craindre l’ennui, mais l’auteur parvient à rendre cela captivant. Le plaisir ne vient pas de la difficulté des combats (il écrase tout sur son passage), mais des réactions de son entourage. Voir des guerriers d’élite ou des monstres légendaires tétanisés face à ce qu’ils prennent pour un simple vagabond est un ressort comique qui fonctionne à merveille. C’est jubilatoire.
2. Un équilibre parfait entre action et « Tranche de vie »
C’est la grande force de ce tome 1. Si les scènes de combat sont explosives et bien décrites, le roman brille par ses moments de calme. Derek ne veut pas conquérir le monde ; il veut juste cuisiner, trouver un endroit confortable pour dormir et peut-être se faire quelques amis fiables. Ce contraste entre sa puissance divine et ses aspirations très terre-à-terre crée une dynamique rafraîchissante. On s’attache à la petite troupe hétéroclite qu’il finit par rassembler autour de lui, un peu malgré lui.
3. Un Système accessible et fluide
Pour ceux qui craignent l’aspect « tableau Excel » du LitRPG, rassurez-vous. Ici, les notifications du Système, les niveaux et les compétences sont parfaitement intégrés au récit. Ils servent l’histoire sans jamais l’alourdir. L’auteur a créé un univers cohérent où la magie et les statistiques se mélangent naturellement. La progression est logique, et on prend plaisir à découvrir comment Derek exploite les failles et les règles de ce nouveau monde grâce à son expérience passée.
Le petit bémol
Si vous cherchez une épopée dramatique où le héros risque sa vie à chaque page, vous risquez d’être déçu. La tension dramatique est faible concernant la survie de Derek. L’enjeu est ailleurs : il s’agit de gérer sa puissance sans provoquer de catastrophes et de naviguer dans les intrigues politiques locales sans se faire repérer. C’est une lecture « doudou », faite pour se détendre, pas pour stresser.
System Universe est une excellente surprise. C’est un roman qui ne se prend pas trop au sérieux, tout en offrant un univers riche et des personnages bien campés. C’est fluide, rythmé et souvent très drôle. Une lecture idéale pour s’évader après une longue journée, qui confirme que le LitRPG a encore de belles histoires à nous raconter en français.
C’est un grand « OUI » pour ce tome 1. Si vous aimez les histoires où le héros remet les méchants à leur place d’une simple pichenette, ce livre est fait pour vous. Vivement la suite !


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