Le pitch de Rise of the Penguins 2 est simple, et c’est dans cette simplicité que réside son génie : un manchot, Pinguinious, se lance dans une « Ascension Sombre » désespérée pour retrouver l’œuf sacré volé par l’Abomination glaciale. Loin de l’ambiance légère et colorée du premier opus, cette suite est un virage brutal vers un titre d’action-plateforme exigeant, sombre et profondément satisfaisant. Attention, le jeu ne vous fera aucun cadeau, et il faudra accepter la mort comme une étape essentielle du voyage.

Dès les premières secondes, le ton est donné. L’équipe de développement a opéré un contraste stylistique saisissant. Les environnements sont sinistres, désolés, faits de glaces déchiquetées et d’ombres spectrales, évoquant la noirceur d’un Hollow Knight ou d’un Salt and Sanctuary. Pourtant, au centre de cette désolation, notre héros, Pinguinious, conserve son design de pingouin maladroit et adorable.

Ce décalage permanent entre l’innocence du personnage et l’horreur des décors (la section des Tunnels de Bile, notamment) confère au titre une identité unique. Les animations sont fluides et précises, cruciales pour un jeu de ce genre, et le sound design, minimaliste mais glacial, parvient à installer une ambiance de solitude et de menace constante.

Le cœur de Rise of the Penguins 2 est un action-plateformer au rythme effréné, intégrant des mécaniques de Rogue-Lite bien pensées. Les commandes sont d’une réactivité chirurgicale. L’inertie du pingouin, parfaitement calibrée, rend chaque saut et chaque glissade lourds de conséquences.

Le système de combat repose sur une attaque de bec rapide et une charge spéciale consommant de l’endurance. La gestion de l’endurance devient l’élément central, forçant les joueurs à doser l’agressivité au lieu de spammer les attaques. Les hitbox sont rigoureuses : chaque échec est imputable à une erreur de timing du joueur, jamais au jeu.

Comme tout bon Rogue-Lite, la mort ramène à la base, mais avec la monnaie récoltée (les « Éclats de Givre »), on débloque des améliorations permanentes (plus de vie, nouvelles capacités de mouvement comme le double-saut aquatique). Ces déblocages ouvrent de nouvelles possibilités d’approche lors de la run suivante, créant un sentiment d’évolution gratifiant malgré les resets fréquents.

Les boss sont le véritable test. Chacun possède des motifs d’attaque complexes nécessitant observation et patience. L’affrontement contre le Léviathan des Profondeurs est un sommet d’intensité, nécessitant une utilisation parfaite des mécaniques de plateforme pour survivre à ses vagues de glace.

La difficulté intrinsèque et le système de progression asymétrique garantissent une rejouabilité massive. Les chemins sont nombreux et les variations de biomes lors des runs (grâce à un système procédural intelligent) évitent la monotonie.

Cependant, c’est aussi son plus grand défaut : Penguin’s Dark Ascent est un mur pour les joueurs occasionnels. La courbe d’apprentissage est abrupte, et les premières heures peuvent être frustrantes. Ceux qui apprécient le défi et la persévérance y trouveront leur compte, mais les autres risquent d’abandonner avant d’atteindre le cœur de la progression.

Rise of the Penguins 2: Penguin’s Dark Ascent est une surprise de fin d’année, un jeu qui assume pleinement sa difficulté et sa direction artistique décalée. C’est un jeu de gameplay avant tout, où la maîtrise est récompensée par une satisfaction immense. Si vous cherchez un titre qui allie la précision des classiques de la plateforme 2D et le défi addictif du Rogue-Lite, ce manchot est prêt à vous donner des ailes… ou à vous briser les plumes. Un incontournable pour les amateurs de défis.

 

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