Malgré tous ses efforts, Mona n’a toujours pas réussi à faire craquer Medaka pour elle. Et voilà qu’une rivale de taille fait son apparition : la star du club de basket, Asahi Shônan, qui est prête à tous les coups bas. Quand Medaka tombe malade, les deux jeunes filles se rendent à son chevet mais décider qui s’occupera de lui se transforme en bataille acharnée (au grand dam de Medaka qui n’est pas certain de survivre au combat !).

 – mon avis –

Avec ce troisième tome, Ran Kuze continue de faire grandir l’histoire de Medaka et de son crush improbable avec une finesse toujours aussi réjouissante, en explorant un peu plus la frontière floue entre l’amitié, la gêne, l’attirance et ce qu’on n’ose pas encore appeler de l’amour.

Mona est toujours cette tornade de spontanéité, incapable de masquer ce qu’elle ressent même quand elle essaie désespérément de faire comme si tout allait bien, et c’est justement cette sincérité maladroite qui continue de faire mouche, car on sent qu’elle change, petit à petit, qu’elle apprend à regarder les choses en face sans perdre ce qui fait sa force.

Ce tome donne davantage de place à l’émotion, sans pour autant délaisser l’humour : les échanges entre Medaka et Mona sont toujours drôles et imprévisibles, mais il y a désormais une vraie tension sous-jacente, comme si les deux commençaient à comprendre que ce lien étrange qu’ils partagent n’est plus tout à fait un simple malentendu entre une fille expressive et un garçon stoïque.

Ran Kuze enrichit aussi le récit avec des personnages secondaires qui ne sont pas là juste pour meubler, mais qui apportent un regard différent sur Mona, sur ses failles et ses qualités, et sur la manière dont elle est perçue au-delà de son obsession romantique, ce qui rend l’ensemble plus équilibré, plus vivant, plus crédible.

Le dessin reste fidèle à lui-même : expressif, nerveux, drôle quand il le faut, mais toujours capable de capturer ces petits instants de flottement entre deux personnages qui ne savent plus très bien s’ils veulent avancer, reculer, ou simplement rester là, sans rien dire, à partager une gêne commune.

La mise en scène joue souvent avec les silences, les regards fuyants, les petits gestes qui ne veulent rien dire et qui veulent dire tout à la fois, et c’est cette capacité à suggérer, à faire exister les émotions sans les expliquer, qui donne à ce tome une résonance particulièrement touchante.

En refermant ce tome 3, on a le sentiment que les choses commencent à bouger pour de bon, que les sentiments se précisent, que les murs entre les deux personnages se fissurent et que la suite pourrait bien être le moment où le cœur l’emporte sur la peur, ou peut-être pas, et c’est cette incertitude qui rend Craque pour moi Medaka si addictif.

C’est toujours aussi drôle, toujours aussi attendrissant, mais de plus en plus tendre, de plus en plus sincère, comme une romance qui passe doucement de la comédie légère au vrai attachement, sans jamais perdre son sourire en route.

Date de parution : 18-09-2024

Éditeur : Pika

Collection Pika Shônen

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