Deux ans après avoir charmé les amateurs de slow-gaming avec les pérégrinations de Meredith Weiss, le studio Gamious nous invite à retourner à Providence Oaks pour un préquel hivernal placé sous le signe de la nostalgie. Exit la citadine en quête de sens, nous incarnons ici son père, Thomas Weiss, durant les fêtes de fin d’année 1985. Testé sur Steam, ce contenu additionnel s’impose d’emblée comme une parenthèse enchantée, une véritable carte postale interactive qui fleure bon le chocolat chaud et les pulls en laine.
Visuellement, le titre franchit un cap symbolique. Si le moteur graphique reste fidèle à lui-même, l’enrobage neigeux sublime les paysages familiers de l’Oregon. Sous son manteau blanc, Providence Oaks gagne en poésie : les reflets sur le lac gelé et les décorations de Noël qui scintillent au crépuscule confèrent au jeu une esthétique apaisante, presque onirique. On se surprend à couper le moteur de la camionnette postale juste pour écouter le silence de la forêt ou admirer la chute des flocons. C’est beau, c’est contemplatif, et la dimension poétique de l’histoire — centrée sur la transmission et la bienveillance — touche souvent juste, loin des enjeux dramatiques habituels du média.
Cependant, le plaisir de la livraison se heurte à quelques archaïsmes persistants. Si la conduite reste un modèle de relaxation, les phases à pied sont toujours d’une lenteur exaspérante, transformant chaque trajet entre le van et une boîte aux lettres en une petite épreuve de patience. Le gameplay n’évolue pas d’un iota et certains pourront pointer du doigt une répétitivité flagrante ou des dialogues parfois un peu plats qui n’évitent pas toujours les clichés du genre. De plus, quelques bugs sonores sur cette version Steam viennent parfois briser l’immersion, avec des musiques qui tournent en boucle ou se coupent brutalement.
Malgré ces ombres au tableau, Season’s Greetings reste une expérience « doudou » indispensable pour qui cherche à s’évader sans stress. C’est un titre qui assume sa douceur et son rythme de sénateur, offrant une conclusion (ou plutôt un début) touchante à la famille Weiss. Une aventure courte, mais qui réchauffe le cœur au moment où le mercure descend.
J’ai aimé : L’ambiance hivernale absolument sublime, la direction artistique poétique qui rend chaque panorama magnifique, le plaisir simple et relaxant de la livraison de courrier, et le fait de retrouver les habitants de Providence Oaks sous un nouveau jour.
J’ai moins aimé : La lenteur exaspérante des déplacements à pied, le manque de réelles nouveautés dans le gameplay par rapport au jeu de base, une durée de vie assez courte et quelques bugs techniques qui entachent parfois la finition globale.

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