Alors que le paysage indépendant s’aventure de plus en plus vers des récits sombres et contemplatifs, The Mildew Children débarque sur PlayStation 5 avec une proposition singulière : nous plonger dans un village hors du temps, peuplé uniquement d’enfants soumis à des rites païens d’une cruauté fascinante.

À mi-chemin entre le visual novel et l’aventure narrative en 2D, le titre du studio The Glowing Stones nous invite à suivre Kyrphel, une jeune sorcière dont le destin est lié à un rituel macabre. Ce qui frappe d’emblée, c’est cette direction artistique « faite main » absolument somptueuse qui rappelle les plus beaux livres d’illustrations slaves. Sur PS5, la finesse des traits et la gestion de la lumière apportent une profondeur bienvenue aux décors, qu’il s’agisse des intérieurs miteux des masures ou des sentiers brumeux bordés de sépultures.

Côté gameplay, le titre ne révolutionne pas le genre mais tente des incursions intéressantes. Si l’essentiel de l’expérience repose sur la lecture de dialogues denses et le choix de réponses qui influenceront le récit, le jeu ponctue l’aventure de phases de déplacements latéraux et de mini-jeux de rythme ou de QTE. Ces séquences, bien qu’un peu rigides à la manette, servent à illustrer la tension des rituels et la douleur endurée par les protagonistes.

On regrettera cependant une certaine lenteur dans les allers-retours au sein du village et une interface de lecture qui manque parfois d’ergonomie, avec un défilement de texte vertical un peu austère. Malgré ces quelques accrocs techniques et une narration qui met parfois du temps à décoller, l’immersion sonore et l’atmosphère pesante de ce folklore « folk horror » parviennent à captiver jusqu’au dénouement de ses douze chapitres.
The Mildew Children est une expérience de niche qui séduira avant tout les amateurs d’ambiances gothiques et de contes ruraux. Si sa structure reste classique et son rythme parfois lancinant, sa patte artistique unique et son récit mâtiné d’occulte en font une petite curiosité à découvrir sur le Store.
J’aime :
-
L’univers visuel magnifique, digne d’un conte noir illustré.
-
L’ambiance sonore, entre silences pesants et musiques folkloriques envoûtantes.
-
Le système de rituels qui apporte de la tension au récit.
-
La richesse du lore et des traditions païennes imaginées.
J’aime pas :
-
Les déplacements parfois fastidieux et un peu lents.
-
L’absence de doublages (tout passe par le texte).
-
Certains QTE un peu frustrants sur la longueur.
-
Une interface de dialogue qui manque de modernité.
Note finale : 14/20

No responses yet