Développé par une minuscule équipe de deux personnes, SpellMaster: The Saga se présente comme un vibrant hommage à la série culte Gothic. Le titre nous plonge dans le monde d’Allion, où l’on incarne un jeune mage dont le destin est de fonder une académie pour repousser une invasion divine. Sur le papier, le mélange entre Action-RPG en monde ouvert et gestion d’une forteresse est particulièrement séduisant, témoignant d’une ambition rare pour un projet de cette envergure sur Steam.

Visuellement, le jeu souffle le chaud et le froid. Propulsé par l’Unreal Engine 4, SpellMaster brille par sa direction artistique qui capture parfaitement l’atmosphère « dark fantasy » rugueuse du début des années 2000. Les environnements sont denses, la végétation est riche et les jeux de lumière lors des couchers de soleil offrent des panoramas vraiment convaincants. On sent une volonté réelle de créer un monde cohérent et organique. Cependant, cette esthétique est entachée par des modèles de personnages assez datés et des animations rigides qui brisent parfois l’immersion. De plus, l’optimisation technique laisse à désirer : même sur des configurations solides, les chutes de framerate sont fréquentes dès que la distance d’affichage augmente ou que les effets magiques saturent l’écran.

Côté gameplay, le titre propose une expérience exigeante et non-linéaire. Le système de combat s’appuie sur une gestion de la « Rage » plutôt que du mana classique, forçant le joueur à alterner entre attaques au corps à corps pour charger sa jauge et sorts dévastateurs pour conclure l’affrontement. C’est dynamique, bien que le manque de « feedback » lors des coups portés et des collisions parfois erratiques rappellent constamment le budget limité du projet. La grande force réside finalement dans l’exploration et la progression : découvrir de nouveaux plans pour construire son académie et personnaliser son arsenal de sorts est gratifiant. Malheureusement, le jeu est parsemé de bugs (quêtes qui ne se valident pas, IA aux fraises) qui peuvent s’avérer frustrants sur la durée. SpellMaster reste une curiosité fascinante, un diamant brut qui aurait mérité un polissage bien plus long pour atteindre son plein potentiel.

C’est un jeu qui s’adresse avant tout aux puristes du RPG à l’ancienne, ceux qui sont capables de fermer les yeux sur une technique défaillante pour savourer une atmosphère unique et une liberté d’action réelle. Il y a un charme indéniable à voir son académie s’élever et à explorer ses terres sauvages, mais le plaisir est trop souvent stoppé net par une finition globale qui manque de rigueur.

Si l’on place SpellMaster: The Saga face à l’héritage de la licence Gothic, la filiation est évidente mais l’exécution diffère radicalement. Le titre parvient à capturer cette « moelle épinière » qui faisait le sel des jeux de Piranha Bytes : une atmosphère sombre, une progression organique où chaque montée en niveau se mérite, et ce sentiment grisant d’être une proie dans un monde sauvage avant de devenir un prédateur. On y retrouve cette exploration non-linéaire et exigeante, où l’absence de guidage excessif force le joueur à s’immerger réellement dans l’environnement pour s’orienter.

J’aime :

  • L’ambiance « Gothic-like » très réussie et nostalgique.

  • Le mélange original entre RPG et gestion d’académie de magie.

  • Un monde ouvert riche en secrets et une exploration récompensée.

  • La direction artistique des environnements et de la flore.

J’aime pas :

  • L’optimisation technique très instable (chutes de FPS).

  • Les animations datées et le manque de punch des combats.

  • De nombreux bugs de collision et de scripts de quêtes.

  • Une interface utilisateur (UI) assez austère et peu ergonomique.

Note finale : 12/20

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