Alors que le genre du roguelite deckbuilder semble avoir atteint son point de saturation après les raz-de-marée Slay the Spire et Balatro, un petit rongeur armé de dés vient bousculer nos certitudes. Développé par le studio Filiokus, Talystro nous place dans les pattes du « Math Mouse », un héros improbable chargé de contrer le rituel du Necrodicer. Mais ici, point de barre de vie à grignoter petit à petit : le titre impose une mécanique radicale et rafraîchissante qui repose sur l’équivalence exacte.

Le concept est aussi simple qu’impitoyable. Pour éliminer un ennemi, vous devez égaler précisément sa valeur numérique. Vos cartes ne sont pas des attaques directes mais des équations incomplètes que vous devez remplir en y insérant des dés lancés au préalable. Cette approche transforme chaque tour de jeu en un véritable puzzle logique où l’ordre des opérations devient aussi crucial qu’un coup critique dans un RPG classique. On jongle avec les variables, on optimise ses modificateurs et on prie pour que le prochain dé complète parfaitement notre calcul. C’est gratifiant, extrêmement intelligent et cela offre une profondeur tactique que l’on n’avait pas vue depuis longtemps dans le genre.

Visuellement, le jeu est un petit bijou d’esthétique. S’inspirant des illustrations et de l’animation des années 1920, Talystro arbore un style fait main, image par image, qui lui donne un cachet immédiat. Les ennemis, ces « nombres corrompus », bougent avec une fluidité délicieusement rétro qui contraste avec la rigueur mathématique du gameplay. Le studio a également eu le nez creux en misant sur l’accessibilité : pas de chronomètre stressant, pas de mouvements de caméra brusques, juste vous, vos cartes et votre réflexion. Ce rythme posé permet de savourer l’optimisation de son deck et le choix des artefacts, même si la difficulté, très présente dès ce playtest, ne fera aucun cadeau aux étourdis du calcul mental. Talystro prouve avec brio que les mathématiques, loin d’être rébarbatives, peuvent devenir un terrain de jeu créatif et addictif.
Talystro réussit le pari risqué de rendre l’arithmétique épique. Avec sa DA superbe et son système de jeu qui force à repenser sa manière de jouer aux deckbuilders, il s’annonce comme une pépite indé à surveiller de très près lors de sa sortie en accès anticipé.
J’aime :
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Le concept d’équivalence exacte qui change totalement la dynamique des combats.
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La direction artistique magnifique inspirée des dessins animés des années 1920.
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Le mélange fluide entre la gestion de main (cartes) et l’aléatoire contrôlé (dés).
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L’absence de pression temporelle qui favorise une réflexion profonde.
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Le design du « Math Mouse » et l’univers original autour des chiffres.
J’aime pas :
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Une courbe de difficulté parfois abrupte dès le premier acte.
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La lisibilité des équations complexes qui peut devenir confuse sur des tours chargés.
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Un manque de variété visuelle dans les décors pour le moment (propre au playtest).
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L’interface utilisateur qui demande encore un peu de polissage pour être parfaitement intuitive.
NOTE FINALE : 16/20

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