Si l’on devait juger un livre à sa couverture, ou dans le cas présent un jeu vidéo à ses captures d’écran sur Steam, Bent on Destruction risquerait fort de passer à la trappe sans même un regard compatissant. Pourtant, derrière cette esthétique qui semble tout droit sortie d’un fond de tiroir du début des années 2000, se cache un titre d’une efficacité redoutable. Nous avons passé plusieurs heures sur la version PC pour comprendre comment ce petit jeu de combat motorisé parvient à scotchés le joueur à son écran bien plus longtemps que prévu.

Un défouloir brut de décoffrage

Dès les premières minutes, le constat est sans appel : Bent on Destruction ne s’embarrasse pas de fioritures narratives ou de tutoriels interminables. Le principe est d’une simplicité biblique, renvoyant aux grandes heures de l’arcade. Vous êtes aux commandes d’un véhicule, et votre unique but est d’anéantir tout ce qui bouge, tout en survivant à des vagues d’ennemis de plus en plus agressifs. La prise en main est immédiate, presque instinctive, ce qui constitue la plus grande force du titre. On retrouve ce « flow » particulier des jeux où le cerveau se déconnecte pour laisser place aux réflexes purs. La physique des véhicules, bien que très arcade, offre un sentiment de lourdeur et d’impact satisfaisant. Chaque collision, chaque tir de canon et chaque explosion procure un retour visuel et sonore qui valide l’action du joueur. C’est ce côté viscéral qui crée cette boucle de gameplay addictive : on lance une partie pour cinq minutes, et on se retrouve une heure plus tard à vouloir battre son score ou débloquer le niveau suivant.

Une technique d’un autre âge

Il faut cependant aborder l’éléphant dans la pièce : la réalisation technique. Soyons honnêtes, le jeu accuse un retard graphique flagrant. Les textures sont baveuses, les modélisations anguleuses et les environnements manquent cruellement de détails et de vie. Pour un joueur habitué aux standards actuels, le premier contact visuel peut être rugueux, voire repoussant. On a parfois l’impression de jouer à un prototype oublié de l’ère PS1/PS2 lissé en HD. Néanmoins, et c’est là tout le paradoxe, cette austérité visuelle sert la lisibilité de l’action. Dans le chaos des explosions et des débris qui volent, on distingue toujours son véhicule et les menaces immédiates. Si l’enrobage est daté, il n’entrave jamais le plaisir de jeu, prouvant une fois de plus que le gameplay reste roi. On aurait toutefois apprécié un peu plus d’efforts sur la direction artistique pour donner une identité propre au titre, au-delà de son aspect « vieux jeu ».

Le plaisir coupable de la destruction

Au final, Bent on Destruction réussit là où beaucoup échouent : il est amusant, tout simplement. La variété des armes et des véhicules à débloquer offre une courbe de progression qui maintient l’intérêt, transformant la répétitivité inhérente au genre en une quête de puissance jouissive. Le jeu ne prétend pas révolutionner le genre du combat véhiculaire, mais il en applique les fondamentaux avec une honnêteté brutale. C’est le type même du « guilty pleasure », le petit jeu qu’on lance entre deux titres AAA pour se vider la tête, et qui finit par devenir celui sur lequel on revient le plus souvent. Sur Steam, il trouve parfaitement sa place pour les amateurs de scoring et de destruction massive qui savent faire abstraction de la forme pour savourer le fond.

Bent on Destruction est la preuve qu’on n’a pas besoin de ray-tracing pour s’amuser. Si vous parvenez à passer outre ses graphismes vieillots, vous découvrirez un défouloir nerveux, généreux dans ses explosions et dangereusement addictif. Un petit plaisir coupable assumer.

Ce qu’on en pense

J’aime

  • Le côté immédiatement addictif et « pick-up and play ».

  • La physique des destructions, très satisfaisante.

  • Un sentiment de puissance qui monte crescendo.

  • Parfait pour de courtes sessions intenses.

  • Un prix généralement très doux.

J’aime pas

  • Graphiquement très daté, voire austère.

  • Les décors manquent de variété et de détails.

  • La bande-son tourne vite en rond.

  • Peut devenir répétitif sur de très longues sessions.

Note Finale : 14/20

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