Sorti à l’origine dans les salles enfumées des arcades japonaises et peaufiné au fil des décennies, Trouble Witches revient dans une version « Final » qui porte bien son nom. Après avoir écumé le PC, ce cute ’em up déboule sur PS5 avec une générosité qui force le respect. Derrière ses airs d’anime tout mignon se cache un shoot’em up horizontal d’une richesse insoupçonnée, mêlant bullet hell accessible et gestion tactique jouissive. Verdict après avoir poncé le manche à balai.

Dès le lancement, on sent que le jeu ne se moque pas de nous. On n’est pas face à un petit portage paresseux, mais devant une véritable compilation remasterisée. Le cœur du jeu reste ce shmup horizontal dynamique où l’on incarne une sorcière parmi un roster impressionnant. Le scénario, bien que prétexte (récupérer des sphères magiques), est entièrement doublé en japonais, apportant une touche « visual novel » sympathique entre les niveaux, même si on est surtout là pour l’action.

Le génie du gameplay repose sur la mécanique du « Magic Circle ». Contrairement aux shooters classiques où l’on se contente d’esquiver, ici, vous pouvez déployer un cercle magique qui ralentit les tirs ennemis. Si vous détruisez l’ennemi qui a tiré ces boulettes alors qu’elles sont dans le cercle, elles se transforment en pièces d’or (Star Coins). C’est un système brillant qui pousse au risque : on capture les tirs, on nettoie l’écran et on récolte une fortune. Cet argent sert ensuite dans les boutiques volantes (Pumpkin Shops) qui apparaissent en plein niveau pour acheter des Magic Cards (attaques spéciales dévastatrices ou bonus passifs).

Côté contenu, c’est gargantuesque. Avec plus de 10 personnages jouables (chacun ayant son propre tir et son familier), et une pléthore de modes (Arcade, Story, Score Attack, Boss Rush, et le redoutable mode Walpurgis), la durée de vie explose pour le genre. Visuellement, le passage sur PS5 rend hommage à la direction artistique très colorée, avec des sprites 2D nets et des arrières-plans en 3D qui donnent de la profondeur sans nuire à la lisibilité.

Trouble Witches Final! Episode 01 est une lettre d’amour au genre. C’est un shoot’em up qui ne se contente pas d’être mignon, il est intelligent et incroyablement généreux. Sa mécanique de prise de risque (le cercle magique) est l’une des plus satisfaisantes de ces dernières années. Si vous cherchez un jeu d’arcade pur jus sur votre PS5 pour des sessions courtes mais intenses, c’est un indispensable. Une pépite « bien complète » comme on les aime.

Ce qu’on aime

• Le système de Magic Circle : Une mécanique addictive qui transforme la peur des balles en avidité de points. C’est grisant de ralentir le temps pour transformer un enfer de boulettes en pluie d’or.

• Un contenu pantagruélique : Le terme « complet » est faible. Entre le mode Histoire, l’Arcade, le mode AC (fidèle à l’original) et les défis, il y a de quoi faire.

• Le casting varié : 12 sorcières, ça change vraiment la donne. Chaque personnage a un gameplay distinct, ce qui offre une rejouabilité énorme.

• La boutique en plein niveau : Ça ajoute une couche stratégique géniale. Choisir d’acheter une carte de soin ou une bombe nucléaire en plein milieu du chaos, c’est du génie.

• La réalisation « Cute » : C’est coloré, c’est vif, les doublages japonais mettent l’ambiance et la musique colle parfaitement à l’action frénétique.

• Accessible mais technique : Les débutants peuvent s’amuser sans frustration immédiate, tandis que les pros ont une marge de progression immense.

Ce qu’on aime moins

• Lisibilité parfois limite : Quand l’écran est saturé de pièces, de tirs, de cercles magiques et d’explosions, on perd parfois son personnage de vue (le syndrome « feu d’artifice »).

• Les phases de dialogue un peu longues : En mode Story, ça papote beaucoup. C’est sympa pour l’immersion, mais ça casse parfois le rythme effréné typique de l’arcade (heureusement, on peut passer).

• Quelques décors inégaux : Si les sprites 2D sont superbes, certains fonds en 3D font un peu datés et jurent parfois avec la beauté des personnages au premier plan.

NOTE FINALE : 17/20