Dans la grande famille des « Cozy Games » qui a explosé depuis le succès d’Unpacking ou de PowerWash Simulator, il y a une sous-catégorie qui titille particulièrement notre fibre nostalgique : la simulation de réparation. J’ai pu poser mes mains (et mon tournevis virtuel) sur la démo de ReStory: Chill Electronics Repairs via Steam, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le titre porte bien son nom. Loin de la complexité technique d’un PC Building Simulator, nous sommes ici face à une expérience qui privilégie la satisfaction sensorielle et la narration environnementale.

Dès les premières minutes, le jeu pose son ambiance. On ne nous demande pas d’être ingénieur, mais plutôt d’être méticuleux. La boucle de gameplay est d’une simplicité désarmante mais redoutablement efficace : on reçoit un vieil appareil (une console rétro, un ventilateur, un walkman), on l’inspecte sous toutes les coutures en 3D, et on commence l’opération à cœur ouvert. Le cœur de l’expérience réside dans la tactilité des commandes. Dévisser une coque ne se fait pas d’un simple clic, mais demande un mouvement circulaire de la souris, mimant le geste réel. C’est ce genre de micro-interaction qui transforme une tâche banale en un moment de « flow » relaxant. Le nettoyage des composants, souvent encrassés par la poussière ou la rouille, procure ce sentiment d’accomplissement immédiat propre au genre. Voir un circuit imprimé passer du brun terne au vert étincelant après un coup de brosse est étrangement gratifiant.

Techniquement, pour une démo, le rendu est propre. La direction artistique opte pour un réalisme stylisé qui met en valeur les matériaux : le plastique qui brille, le métal brossé, la soudure qui fume. Mais c’est surtout le sound design qui mérite une mention spéciale. ReStory est clairement pensé pour être joué au casque. Le cliquetis des vis qui tombent dans le plateau magnétique, le souffle de la bombe à air comprimé, le grésillement du fer à souder… tout est calibré pour déclencher une réponse ASMR. C’est du travail d’orfèvre sonore qui porte littéralement l’immersion, transformant chaque réparation en une petite bulle de zen.
Cependant, cette démo soulève quelques interrogations pour la version finale. Si la mécanique de « diagnostic » est présente, elle reste pour l’instant très guidée. On ne cherche pas vraiment la panne, on suit une procédure. Pour que le jeu tienne sur la longueur, il faudra que la difficulté ou la complexité des puzzles s’étoffe un peu, sous peine de tomber dans une répétitivité soporifique. De plus, l’aspect narratif — ces petits mots laissés par les clients expliquant la valeur sentimentale de l’objet — est touchant mais mériterait d’être plus intégré au gameplay lui-même, à la manière d’un Assemble with Care. Pour l’instant, ReStory s’annonce comme une excellente « comfort food » vidéoludique : pas forcément très nutritif en termes de challenge, mais terriblement apaisant pour l’esprit.

ReStory s’annonce comme le compagnon idéal des soirées pluvieuses ou des pauses café. Si la démo manque un peu de challenge, elle réussit parfaitement sa mission principale : détendre le joueur grâce à une réalisation soignée et un sound design ASMR de haute volée. Un titre à surveiller de près pour les amateurs de « Wholesome Games ».
J’aime (Provisoire)
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L’ambiance sonore (Sound Design) : Absolument impeccable, chaque clic et chaque frottement sonne vrai et participe à la relaxation.
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La tactilité des contrôles : Devoir « mimiquer » les gestes (tourner pour visser, tirer pour débrancher) offre une bonne immersion physique.
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Le rendu visuel des objets : Les textures des appareils rétro sont fidèles et flattent la rétine, surtout les effets de nettoyage.
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L’interface épurée : Pas de HUD envahissant, on est seul avec l’objet.
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Le potentiel nostalgique : Réparer des objets qui ressemblent à nos vieux jouets d’enfance a un charme indéniable.
J’aime pas (Provisoire)
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Le manque de challenge : La démo nous prend beaucoup par la main, le diagnostic est quasi automatique.
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La caméra parfois capricieuse : Sur certains angles de zoom précis (surtout lors des soudures), la maniabilité de la caméra en 3D manque encore un peu de souplesse.
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Risque de répétitivité : Si les mécaniques n’évoluent pas au-delà du « dévisser-nettoyer-revisser », le jeu complet pourrait paraître longuet.

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