Derrière ce titre d’une littéralité absolue se cache l’une des expériences les plus étrangement cathartiques de cette fin d’année. A Game About Digging A Hole ne vous ment pas sur la marchandise : vous êtes là pour creuser. Mais au-delà de la blague apparente et de son prix modique, le titre propose une physique de terrain et une boucle de gameplay qui interrogent notre rapport primitif à la terraformation. Après avoir retourné la terre sur PC et PS5, verdict sur cette curiosité géologique.

L’expérience commence sans fioritures. Pas de scénario alambiqué, pas de princesse à sauver, juste vous, un outil, et le sol. Si le concept peut sembler digne d’un simple jeu flash des années 2000, la réalisation technique, elle, vise clairement au-dessus. Le cœur du jeu repose sur un moteur physique de déformation de terrain particulièrement impressionnant. Chaque coup de pelle, chaque impact de pioche ou vrombissement de foreuse a une conséquence tangible et volumétrique sur l’environnement. Contrairement aux voxels cubiques à la Minecraft, nous sommes ici face à une destruction organique, fluide, presque pâteuse par moments, qui rend l’acte de creuser visuellement satisfaisant. La gestion de la lumière, qui s’infiltre progressivement dans vos galeries souterraines, ajoute une dimension contemplative inattendue à ce qui n’aurait pu être qu’un simple défouloir.

La progression se fait par l’amélioration de l’équipement. Vendre les ressources extraites permet d’acheter des outils plus performants, créant une boucle de récompense classique mais redoutablement efficace. On passe rapidement de la frustration d’une pelle rouillée à la puissance jouissive d’engins mécaniques lourds. C’est ici que le jeu piège le joueur : on lance une partie pour cinq minutes, et on se retrouve deux heures plus tard à optimiser un puits de lumière pour atteindre une veine de minerai rare. Cependant, le titre n’échappe pas à une certaine redondance. Une fois l’arsenal complet débloqué et les quelques biomes explorés, l’intérêt retombe assez vite, faute d’objectifs finaux réellement grandioses ou d’un aspect narratif qui aurait pu donner du corps à l’ensemble.

Le match des versions : La précision du PC face à l’immersion de la PS5

Ayant parcouru le titre sur les deux supports, le constat est sans appel : les expériences diffèrent radicalement selon votre périphérique de contrôle. La version PC, testée sur une configuration solide, brille par sa fluidité irréprochable et, surtout, la précision de la souris. Lorsqu’il s’agit de sculpter des parois précises ou de ramasser des petits éclats de minerai, le pointeur reste roi. Le jeu supporte également des résolutions ultra-larges et des fréquences de rafraîchissement élevées qui subliment les effets de particules et de poussière, rendant l’atmosphère des cavernes plus oppressante et réaliste. C’est la version à privilégier pour les puristes de l’efficacité et ceux qui souhaitent « tryhard » le leaderboard de profondeur.

Toutefois, la version PS5 propose un argument de poids qui transforme totalement le ressenti du jeu : la DualSense. Les développeurs ont réalisé un travail d’orfèvre sur le retour haptique et les gâchettes adaptatives. On ressent physiquement la résistance du sol ; la gâchette se durcit lorsqu’on heurte de la roche sédimentaire et se relâche dans le sable meuble. Les vibrations subtiles simulent le grain de la terre ou les secousses violentes d’un marteau-piqueur avec une fidélité bluffante. Là où la version PC est une simulation visuelle, la version PS5 devient une expérience sensorielle. Si la navigation dans les menus est un peu plus lourde à la manette, l’immersion procurée par le contrôleur de Sony compense largement ce défaut pour une session de jeu « détente ». Graphiquement, la console de Sony tient la route avec un mode performance stable, même si l’on note quelques légères baisses de framerate lorsque la physique des fluides (eau ou lave) s’en mêle massivement.

A Game About Digging A Hole réussit son pari d’être un « toy game » relaxant et techniquement abouti. Il ne révolutionnera pas le jeu vidéo, mais il offre une parenthèse zen et satisfaisante, une sorte de PowerWash Simulator souterrain. Si vous cherchez la performance pure, restez sur PC. Si vous voulez ressentir la terre sous vos ongles virtuels, la PS5 est incontournable.


Ce qu’on aime

  • La physique de déformation du terrain, impressionnante et satisfaisante.

  • L’utilisation brillante de la DualSense sur PS5 (résistance, textures).

  • L’ambiance sonore feutrée et immersive au fond du trou.

  • Une boucle de gameplay « zéro stress » parfaite pour des sessions courtes.

  • Techniquement très propre sur PC (optimisation, framerate).

Ce qu’on n’aime pas

  • Un contenu globalement assez maigre (on en fait le tour en quelques heures).

  • La répétitivité inhérente au concept qui peut lasser.

  • L’interface et les menus, pensés pour la souris et moins ergonomiques à la manette.

  • Manque d’un mode multijoueur pour creuser entre amis.

Note Finale : 15/20

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Jeux Vidéo|Test

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