Surgi des tréfonds de la scène indépendante, Remorse: The List est une lettre d’amour macabre au survival-horror des années 2000. Développé par les créateurs de mods cultes (Cry of Fear), le titre délaisse les jumpscares faciles pour une terreur psychologique poisseuse. Après avoir arpenté les rues brumeuses de Hidegpuszta sur PS5, le verdict est tombé : si la technique toussote, l’ambiance, elle, vous attrape à la gorge.

Perdu dans la brume hongroise
Dès les premières minutes, Remorse: The List ne s’embarrasse pas de tutoriels interminables. Vous vous réveillez dans une petite ville hongroise fictive, Hidegpuszta, avec pour seul guide une mystérieuse liste de choses à faire. Pas de marqueurs GPS intrusifs, pas de main tenue. C’est du « old-school » pur et dur. La structure semi-ouverte du jeu est sa première force : c’est à vous de comprendre la topographie des lieux, de débloquer des raccourcis et de décider dans quel ordre aborder vos objectifs.

Une atmosphère à couper au couteau
L’ambiance est indéniablement le cœur battant du jeu. Loin des clichés américains habituels, le cadre de l’Europe de l’Est apporte une touche de « réalisme sale » particulièrement anxiogène. Les immeubles soviétiques décrépits, les parcs aux jeux rouillés et les rues noyées dans un brouillard épais créent un sentiment de malaise permanent.
Sur PS5, le jeu profite d’une fluidité bienvenue (60 fps) qui rend l’exploration agréable. Si les graphismes sont techniquement datés, ce retard participe presque au charme, rappelant l’époque PS2/PS3 avec un grain visuel crasseux. Le travail sur le son est impérial : le bruit de vos pas qui change selon la surface, les râles lointains, le silence pesant… Le jeu sait se taire quand il le faut pour mieux vous surprendre.
Un gameplay qui souffle le chaud et le froid
Si l’exploration est un délice morbide, le système de combat divise. Remorse assume une lourdeur héritée du passé. Les affrontements au corps-à-corps manquent d’impact et la gestion des zones de collision (« hitbox ») est parfois hasardeuse. L’inventaire, volontairement limité, vous forcera à faire des choix drastiques façon Resident Evil. Les énigmes, quant à elles, sont logiques mais demandent un vrai sens de l’observation.

Remorse: The List n’est pas un jeu parfait. Il est rugueux, parfois maladroit dans son action et techniquement en retard. Pourtant, il possède une âme noire et fascinante que beaucoup de productions AAA ont perdue. Si vous cherchez une expérience d’horreur authentique et que vous pouvez pardonner une certaine raideur, c’est une petite pépite à découvrir d’urgence pour son ambiance unique.
On a aimé
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Une direction artistique viscérale : Le cadre de la banlieue hongroise est original, oppressant et change des manoirs hantés classiques.
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Le Sound Design : Un travail audio remarquable qui installe une tension permanente sans avoir besoin de musique forte.
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Le concept de « La Liste » : La liberté d’approche et l’absence de guidage offrent un vrai sentiment de satisfaction quand on progresse.
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La durée de vie maîtrisée : 5 à 6 heures intenses, sans remplissage inutile.
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Le parfum Old-School : Une vraie expérience de survie qui rappelle les grandes heures du genre (Silent Hill, Condemned).
On n’a pas aimé
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Les combats rigides : Le corps-à-corps est mou, imprécis et souvent frustrant face à certains ennemis.
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La technique datée : Animations robotiques et textures baveuses, il faut accepter le côté « jeu indé à petit budget ».
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Fonctionnalités PS5 absentes : La manette DualSense n’est pas exploitée (pas de retours haptiques immersifs), c’est dommage pour l’immersion.
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Le Backtracking : La fin du jeu oblige à quelques allers-retours qui peuvent casser le rythme.
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Un scénario cryptique : L’histoire reste très floue et pourrait laisser certains joueurs sur leur faim.
Note Finale : 14/20
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