Développé par le minuscule duo de NC Studio, Project Nightmares : Case 36 Henrietta Kedward tente un pari audacieux : marier l’ambiance oppressante d’un Visage ou d’un P.T. avec la mécanique impitoyable du Roguelike. Manette DualSense en main, plongée dans le noir total, le résultat est-il à la hauteur de nos sueurs froides ? Spoiler : prévoyez des changes.

Un scénario prétexte, une ambiance reine

Le pitch rappelle les dossiers Warren (The Conjuring) : un groupe de scientifiques a créé une machine capable de connecter un sujet aux objets maudits pour enquêter sur le paranormal. Vous êtes ce sujet, et votre cible est une poupée liée à une certaine Henrietta Kedward, une vieille dame au passé peu recommandable.

Soyons clairs, l’histoire est surtout un fil rouge pour justifier le cadre. Là où le jeu excelle, c’est dans son atmosphère. Vous l’avez souligné, et c’est indéniable : l’ambiance est magistrale. Le jeu mise tout sur une obscurité quasi-totale. Votre seule alliée est une bougie qui se consume (littéralement) et qu’il faut protéger des courants d’air ou des entités. Le sound design est d’une précision chirurgicale sur PS5 : chaque craquement de parquet, chaque souffle ou rire lointain vous glace le sang. C’est l’un des rares jeux où le silence est plus effrayant que le bruit.

Le cauchemar « à la carte »

La grande originalité du titre réside dans sa structure procédurale. Contrairement à un Resident Evil où vous apprenez la carte par cœur, ici, la mort redistribue les cartes. Si vous mourez (et vous allez mourir), la disposition des couloirs, l’emplacement des screamers et les solutions des énigmes changent.

Sur le papier, c’est du génie pour éviter la lassitude. En pratique, cela crée une tension permanente : on ne peut jamais « rusher » une zone connue, car elle n’existe plus. Cependant, cette mécanique a ses limites. Parfois, l’algorithme génère des situations injustes ou des pics de difficulté frustrants qui cassent un peu le rythme. C’est le prix à payer pour ne jamais être en sécurité.

Gameplay : Entre enquête et survie rigide

Le gameplay alterne entre « walking simulator » horrifique (trouver des clés, inspecter des objets, résoudre des énigmes) et survie pure. Les énigmes sont globalement bien pensées, demandant d’observer l’environnement plutôt que de combiner des objets au hasard.

Cependant, le bât blesse sur la maniabilité. On sent le budget « Indé ». Les déplacements du personnage sont lourds, parfois rigides, ce qui peut rendre les phases de fuite contre Henrietta assez crispantes sur console. L’inventaire et les interactions manquent un peu de la fluidité des gros AAA, mais on s’y fait après une heure de jeu.

Technique sur PS5

Visuellement, le jeu s’en sort avec les honneurs grâce à des effets de lumière volumétriques superbes et des textures de décors (tableaux, meubles anciens) très crédibles. Le framerate est stable, ce qui est crucial pour l’immersion. En revanche, la modélisation des personnages humains (hors monstres) et le doublage vocal (anglais) sont très datés, rappelant parfois l’ère PS3, ce qui peut sortir un peu le joueur de l’expérience lors des cutscenes.

Project Nightmares Case 36 est une excellente surprise pour les amateurs de frissons qui trouvent que les gros jeux d’horreur sont devenus trop « action ». S’il ne peut pas cacher ses origines modestes (rigidité, doublages moyens), il compense par une générosité effrayante et une ambiance sonore qui vous hantera une fois la console éteinte. Le côté procédural est à double tranchant : parfois frustrant, mais terriblement efficace pour maintenir la pression. Une petite perle noire à faire dans le noir complet.

Ce que j’aime 

  • L’atmosphère sonore et visuelle incroyable : Une des meilleures expériences « peur » de ces dernières années. L’obscurité est vraiment tangible.

  • Le concept procédural : Ne jamais savoir ce qu’il y a derrière la porte, même au deuxième essai, est un vrai moteur d’angoisse.

  • La gestion de la lumière : La mécanique de la bougie est stressante à souhait, obligeant à gérer ses ressources.

  • Les énigmes : Intelligentes sans être impossibles, elles forcent à scruter les décors malsains.

  • La durée de vie : Correcte pour le prix, surtout avec la rejouabilité due au procédural.

Ce que j’aime pas 

  • La rigidité du personnage : Les contrôles manquent de souplesse, surtout quand il faut réagir vite.

  • Les doublages : Le jeu d’acteur vocal est robotique et manque de conviction.

  • L’aspect punitif du procédural : Parfois, le jeu génère des séquences frustrantes ou injustes après une mort.

  • L’IA ennemie : Parfois un peu bête, parfois omnisciente, elle manque d’équilibrage.

Note : 14/20

Retrouvez ce jeu dans la compilation :

THE NIGHTMARE BOX – VOL I PS5

CATEGORIES

Jeux Vidéo|Test

No responses yet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *