Oubliez Death Stranding et ses livraisons périlleuses. Oubliez Elden Ring et ses boss titanesques. Le véritable défi de cette fin d’année 2025, c’est de traverser la rue sans se briser le col du fémur. Développé par le studio au nom évocateur « We Don’t Have A Studio », Ultimate Grandma Simulator débarque sur Steam avec une promesse simple : transformer le simple acte de marcher en une épopée dantesque. Alors, génie comique ou frustration gériatrique ? Voici notre avis ! 

Le Pitch : Il faut sauver le soldat Tommy

Le scénario tient sur un post-it, mais c’est tout ce qu’on demande à ce genre de titre. Vous incarnez une grand-mère fragile qui part à la recherche de son petit-fils, Tommy. Ce qui commence comme une promenade de santé dans la maison se transforme rapidement en un délire fiévreux incluant des zombies, des zones de guerre et des caddies de supermarché tueurs. Le contraste entre la protagoniste (une mamie adorable) et les environnements (apocalyptiques) est la première grande réussite du jeu. L’humour est omniprésent, absurde, et fait mouche.

Gameplay : QWOP sous assistance respiratoire

Si vous avez joué à Baby Steps ou Getting Over It, vous êtes en terrain connu. Ultimate Grandma Simulator est un « Foddian game », un jeu conçu pour être difficile par la lourdeur intentionnelle de ses contrôles.

  • La Marche : Vous contrôlez chaque jambe indépendamment (touches A et D). Le rythme est crucial. Un faux pas, et c’est la chute (et souvent le Game Over).
  • La Respiration : C’est LA mécanique de génie (et de torture). Vous devez gérer manuellement la respiration de Mamie avec la touche W. Si vous oubliez de respirer pendant l’effort, la jauge d’oxygène se vide et elle s’évanouit. Cela ajoute une couche de tension hilarante : « Avance, avance, RESPIRE, esquive le zombie, RESPIRE ! ».

Le jeu introduit aussi une mécanique de Parade (Parry) au clic gauche. Oui, vous pouvez « parer » des missiles ou des frisbees avec votre sac à main. Le timing est serré, offrant une profondeur surprenante pour un jeu qui ressemble à une blague au premier abord.

Level Design et Technique : C’est moche, mais c’est fait exprès

Graphiquement, on est sur de l’Indie pur jus. Les assets sont simples, parfois grossiers, mais la direction artistique « low-poly » fonctionne avec le ton décalé. Le moteur physique (ragdoll) est la star du show : voir Mamie se désarticuler comme une poupée de chiffon après avoir trébuché sur un trottoir est étrangement satisfaisant. Cependant, la caméra fait parfois des siennes, surtout dans les niveaux intérieurs ou près des murs, ce qui peut transformer une run parfaite en échec injuste. On note aussi quelques bugs de collision, mais dans un jeu où le chaos est roi, il est parfois difficile de distinguer le bug de la fonctionnalité.

Les 12 niveaux offrent une belle variété, passant du parc tranquille à l’école infestée de morts-vivants. La difficulté est progressive, mais attendez-vous à des pics de difficulté brutaux (le niveau du chantier est un cauchemar).

Durée de vie et Contenu

Comptez entre 3 et 6 heures pour voir le bout de l’aventure, selon votre résistance à la frustration. La présence de pièces d’or à collectionner (débloquant des souvenirs et une fin secrète) offre une petite replay value pour les complétistes masochistes. Pour le prix (environ 10€), le contrat est rempli.

Ultimate Grandma Simulator n’est pas juste un « jeu à streamer » destiné à faire rire sur Twitch pendant 20 minutes. Derrière son apparence de nanar vidéoludique se cache un jeu de plateforme exigeant et rythmé, qui demande une vraie coordination. C’est un vibrant hommage aux rage games, saupoudré d’un humour qui fait mouche. On peste, on hurle, on jure de désinstaller, mais on relance toujours « juste une dernière fois » pour voir Mamie franchir la ligne d’arrivée. Une excellente surprise pour les amateurs de souffrance vidéoludique.

Ce qu’on aime

  • Le concept de gestion manuelle de la respiration (touche W), à la fois stressant et drôle.
  • La mécanique de « Parry » au sac à main, jouissive quand on la maîtrise.
  • L’humour absurde et les situations complètement loufoques (parer un missile en déambulateur).
  • La physique ragdoll qui génère des situations de chutes hilarantes.
  • Le prix très accessible.
  • Une vraie satisfaction quand on termine un niveau difficile.

Ce qu’on aime moins

  • La caméra parfois capricieuse qui se bloque dans les décors.
  • Certaines hitboxes un peu floues sur les obstacles.
  • Une courbe de difficulté qui fait parfois le grand écart (le niveau 7 est un mur).
  • La musique répétitive qui peut taper sur les nerfs à la 50ème tentative.

NOTE FINALE : 15/20

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Jeux Vidéo|Test

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