Difficile de bouder son plaisir quand deux mondes que l’on adore entrent en collision. D’un côté, Hitman World of Assassination, qui est sans doute l’aboutissement ultime de la formule IO Interactive. De l’autre, ce DLC improbable « The Eminem vs Slim Shady Pack » qui vient secouer le sérieux de l’Agent 47. Ayant poncé le jeu sur PS5, voici mon verdict complet.

Le Jeu de Base : Une « Masterclass » d’Infiltration
Avant même de parler du DLC, il faut rappeler que le socle technique, Hitman 3 (devenu World of Assassination), est un chef-d’œuvre du genre. Sur PS5, le jeu brille littéralement. Le moteur Glacier gère les foules et les reflets avec une fluidité en 60 FPS qui change tout pour le confort de jeu. Les temps de chargement quasi inexistants du SSD permettent de recommencer une mission ratée en un clin d’œil, ce qui est crucial pour un jeu basé sur le « Die & Retry ».
Le cœur du jeu reste ce sentiment de liberté vertigineux. Chaque niveau est une horlogerie suisse où l’on est le grain de sable (ou le marteau-piqueur, selon l’humeur). Le mode Freelancer a, par ailleurs, redonné une durée de vie infinie au titre, transformant le jeu d’infiltration méthodique en un rogue-lite tendu où la moindre erreur se paie cash. C’est la quintessence de l’expérience Hitman : exigeante, créative et infiniment rejouable.
Le DLC « Eminem vs Slim Shady » : Plus qu’un simple skin

J’en attendais beaucoup, et franchement, IO Interactive ne s’est pas moqué de nous. Là où ils auraient pu se contenter de coller un modèle 3D d’Eminem dans une map existante, ils ont retravaillé Hokkaido pour en faire le « Popsomp Hills Asylum ».
L’ambiance est dingue. On bascule dans une version surréaliste et psychédélique du niveau, censée représenter la psyché torturée du rappeur. Le concept de « Duality » est génial : Eminem (le vrai, le mature) nous engage pour éliminer son alter ego maléfique, Slim Shady, avant qu’il ne foute sa carrière en l’air.

Pour un fan de la licence et du rappeur, c’est un « must-have ». Ce pack réussit le pari risqué de mélanger la rigueur froide de Hitman avec l’univers chaotique de Slim Shady. Ce n’est pas juste un coup marketing, c’est une vraie lettre d’amour aux deux univers. Le jeu de base était déjà légendaire, ce contenu lui donne une touche de folie supplémentaire bienvenue.
Ce qui frappe :
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L’audio : Entendre la voix officielle d’Eminem donner des instructions à 47 ou réagir à nos actions est un pur régal pour les fans. La bande-son intègre des clins d’œil subtils à ses morceaux (notamment Houdini et The Death of Slim Shady).
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L’humour : Les développeurs ont embrassé le côté « meme ». Pouvoir utiliser un bocal de « Mom’s Spaghetti » comme arme létale ou débloquer la tenue « MC Fit », c’est du fan-service de haut vol, mais qui reste cohérent avec l’humour noir de la licence Hitman.
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Le gameplay : La mission « The Antithesis » dans le mode Arcade offre un bon challenge. Ce n’est pas juste du tir aux pigeons ; il faut comprendre les routines délirantes de Slim Shady qui se téléporte ou utilise des miroirs, jouant sur la confusion entre rêve et réalité.

Ce que j’aime
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L’optimisation PS5 impeccable (4K/60fps) et l’usage subtil de la DualSense (la gâchette adaptative sur les tirs de précision).
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Le design « revisité » d’Hokkaido : l’ambiance onirique/cauchemar change totalement la perception d’une map que l’on croyait connaître par cœur.
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Le fan-service assumé : Les références aux paroles d’Eminem sont partout, c’est un jeu de piste pour les connaisseurs.
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La narration : Le dialogue entre le stoïcisme de 47 et le flow nerveux d’Eminem fonctionne étrangement bien.
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Les objets débloquables : La tenue et les armes restent utilisables dans tout le jeu (et en Freelancer !), ce qui ajoute de la valeur.
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Le mode Freelancer du jeu de base qui reste une drogue dure.
Ce que j’aime moins
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La durée de vie du DLC en lui-même : Une fois la mission principale et les contrats Arcade finis, on en voudrait plus (une deuxième map aurait été incroyable).
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Certains scripts du DLC un peu rigides : Le côté « surréaliste » force parfois à suivre un chemin très précis la première fois, limitant un peu la liberté habituelle.
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Le prix : Si on n’est pas fan d’Eminem, le ratio prix/contenu peut sembler un peu élevé par rapport à une map entièrement nouvelle.
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L’IA des PNJ dans la map DLC : Parfois un peu perdue à cause des changements de géométrie du niveau « rêve ».

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