Après une attente qui a semblé durer une éternité pour les fans de Warband, Mount & Blade II: Bannerlord est enfin arrivé à maturité. TaleWorlds Entertainment nous propose de retourner en Calradia, 200 ans avant les événements du précédent opus, pour bâtir notre légende à la force de l’épée et à la sueur de notre front. Entre simulation de combat médiéval, stratégie en temps réel et RPG sandbox, le titre promet l’expérience ultime de seigneur de guerre. Mais après des centaines d’heures à écumer les plaines et à assiéger des forteresses, le trône est-il aussi confortable qu’on l’espérait ?

La Guerre, la vraie

Dès les premiers instants, Bannerlord impressionne par son échelle. Là où son prédécesseur demandait beaucoup d’imagination, ce nouvel opus offre un spectacle visuel saisissant. Le moteur du jeu affiche des batailles impliquant jusqu’à 1000 soldats simultanément avec une fluidité surprenante sur les configurations modernes. Voir une charge de cavalerie lourde Vlandienne percuter un mur de boucliers Sturgiens est une expérience viscérale que peu de jeux parviennent à égaler. Le système de combat directionnel, marque de fabrique de la série, a été affiné. Il est plus lourd, plus physique, rendant chaque coup porté satisfaisant et chaque parade réussie vitale.

Un Bac à Sable immense mais parfois aride

La boucle de gameplay reste fidèle à l’ADN de la franchise : vous commencez seul, pauvre, pour finir à la tête d’un empire. La gestion de votre clan, le commerce, la forge et la diplomatie (bien que parfois rudimentaire) offrent une liberté vertigineuse. Cependant, le milieu de partie souffre encore d’une certaine répétitivité. Une fois l’émerveillement des premières grandes batailles passé, on se retrouve souvent à enchaîner les sièges et à courir après des seigneurs ennemis dans un jeu du chat et de la souris parfois frustrant. L’IA, bien qu’améliorée, alterne toujours entre le génie tactique et la stupidité suicidaire, brisant parfois l’immersion lors des moments critiques.

L’Extension : War Sails

L’arrivée récente de l’extension War Sails (novembre 2025) marque un tournant historique pour la franchise, introduisant enfin ce que les moddeurs tentaient de bricoler depuis des années : la guerre navale native. Cette extension ouvre les mers de Calradia, ajoutant une toute nouvelle dimension stratégique. On ne se contente plus de marcher ; on navigue. L’ajout de la faction des Nords, ancêtres spirituels des favoris de Warband, apporte une saveur viking brutale, avec de nouvelles zones côtières au nord de la carte qui sont aussi magnifiques que dangereuses.

Le gameplay naval est ambitieux. Il ne s’agit pas simplement de batailles terrestres sur des planches flottantes. TaleWorlds a intégré une physique de l’eau, la gestion du vent et des mécaniques d’abordage et d’éperonnage. Commander une flotte demande une toute nouvelle expertise : il faut gérer le positionnement des navires pour les tirs de balistes avant de lancer l’assaut final au corps-à-corps sur le pont adverse. C’est chaotique, sanglant et offre une rupture de rythme bienvenue par rapport aux charges de cavalerie classiques.

Cependant, War Sails n’échappe pas à la « malédiction TaleWorlds » : le lancement est techniquement instable. Les collisions entre navires peuvent parfois provoquer des bugs physiques hilarants mais destructeurs d’immersion (navires qui s’envolent ou se superposent), et l’IA pathfinding en mer laisse encore à désirer. Bien que l’ajout soit majeur et transforme l’économie et la guerre, on sent que quelques patchs supplémentaires seront nécessaires pour que les batailles navales soient aussi polies que les escarmouches terrestres.

Mount & Blade II: Bannerlord est un colosse aux pieds d’argile. C’est une simulation médiévale sans équivalent sur le marché, capable de générer des histoires émergentes inoubliables. Si le jeu souffre encore de rugosités techniques et d’un certain vide dans ses mécaniques diplomatiques, la solidité de ses combats et l’immensité de son bac à sable emportent l’adhésion. Avec l’ajout de War Sails, le jeu devient encore plus complet, malgré les bugs de jeunesse de l’extension. C’est un titre chronophage, exigeant, mais terriblement gratifiant.

J’aime

  • Le système de combat directionnel, toujours aussi technique et jouissif.

  • L’échelle des batailles : 1000 unités à l’écran, c’est épique.

  • La liberté totale : devenir marchand, mercenaire, roi ou bandit.

  • Le système de siège, complexe et spectaculaire avec ses engins destructeurs.

  • La communauté de modding incroyable qui assure une durée de vie infinie.

  • L’extension War Sails qui apporte enfin la dimension maritime tant attendue.

J’aime pas

  • L’interface utilisateur (UI) parfois confuse et lourde sur consoles/manette.

  • Le « mid-game » qui s’essouffle avec un grind répétitif.

  • La diplomatie qui manque toujours de profondeur et d’options subtiles.

  • L’IA de campagne qui prend parfois des décisions stratégiques incohérentes.

  • Les bugs de collision et l’instabilité technique, surtout avec la nouvelle extension navale.

  • La narration quasi inexistante : c’est à vous de tout imaginer.

Note Finale : 16/20

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