Préparez vos pouces, la Evercade Super Pocket Neo Geo débarque et elle a décidé de prouver que ce n’est pas la taille qui compte ! C’est quand même une belle revanche sur l’histoire : la console qui coûtait jadis le prix d’un plan épargne logement et dont les cartouches avaient la taille (et le poids) d’un parpaing tient désormais, littéralement, dans la poche de votre jean. Fini le temps où il fallait être millionnaire pour toucher à la « Rolls Royce des consoles » ; aujourd’hui, vous pouvez enchaîner les Heavy Machine Gun sur Metal Slug ou régler vos comptes sur King of Fighters en attendant votre café, avec toute la puissance de l’arcade au creux de la main et sans risquer une hernie discale en déplaçant la machine.

Une construction qui surprend par sa densité

Dès la sortie de la boîte, la première chose qui frappe n’est pas son look inspiré de la Game Boy Pocket, mais sa densité. Pour une machine proposée aux alentours de 50 €, on s’attend souvent à un plastique léger et creux, typique des jouets bon marché. Or, la Super Pocket offre une sensation de solidité immédiate. Le plastique est épais, granuleux au dos pour assurer le grip, et l’assemblage ne souffre d’aucun craquement parasite.

En main, l’ergonomie est une histoire de compromis. Blaze a fait le choix audacieux d’un D-Pad circulaire (un disque directionnel) plutôt qu’une croix classique. Pour une édition dédiée à la Neo Geo, c’est une décision technique brillante. Les jeux de combat comme Fatal Fury Special ou Samurai Shodown II exigent des quarts de cercle et des mouvements fluides que ce disque exécute à la perfection. Les coups sortent naturellement, sans douleur pour le pouce. En revanche, le positionnement des quatre gâchettes à l’arrière est bien moins convaincant. Situées sur un « plateau » arrière assez épais, elles obligent les doigts à se crisper légèrement. Si vous avez de grandes mains, les longues sessions sur des jeux nécessitant ces boutons dorsaux pourront devenir inconfortables.

Une clarté d’affichage exemplaire

L’écran est souvent le point faible des consoles rétro à petit prix, mais ici, c’est une véritable réussite technique. La dalle IPS de 2,8 pouces offre des angles de vision totaux, ce qui signifie que vous pouvez bouger la console sans que les noirs ne virent au gris. La définition de 320×240 pixels peut sembler archaïque en 2025, mais elle est en réalité idéale pour ce type de contenu.

Cette résolution permet un affichage en « pixel perfect » ou presque, évitant le flou artistique désagréable que l’on retrouve souvent sur les émulateurs mal réglés. Les pixels sont nets, tranchants, et la colorimétrie est vibrante. Sur un jeu comme Metal Slug X, les explosions saturent l’écran de couleurs chaudes avec une fidélité remarquable. Le ratio 4:3 est respecté, remplissant l’écran sans bandes noires intrusives. C’est petit, certes, mais la lisibilité reste excellente.

Sous le capot : Émulation et Ecosystème

Sur le plan des performances, la Super Pocket ne déçoit pas. L’émulation est assurée par un moteur très optimisé qui ne souffre d’aucun ralentissement imputable à la machine elle-même (seuls les ralentissements d’époque de la Neo Geo sont reproduits pour l’authenticité). Je n’ai ressenti aucun « input lag » notable ; la réactivité entre la pression du bouton et l’action à l’écran est instantanée, un critère crucial pour les titres d’arcade exigeants inclus dans la machine. L’interface logicielle est d’une simplicité enfantine, offrant des options de « Save States » (sauvegardes rapides) indispensables pour venir à bout de ces jeux initialement conçus pour engloutir des pièces de monnaie. Le mode « Easy », activable dans les menus, est un ajout bienveillant pour rendre ces titres accessibles aux néophytes.

Mais le véritable argument « Pro » de cette machine réside dans son port cartouche situé au dos. Contrairement aux nombreuses consoles chinoises qui tournent sur des ROMs illégales stockées sur carte SD, la Super Pocket est un système officiel et évolutif. Elle est compatible avec l’intégralité de la ludothèque Evercade. J’ai pu insérer mes cartouches Indie Heroes et Atari, et tout fonctionne instantanément. Vous n’achetez pas seulement une console figée avec 12 jeux Neo Geo, mais un accès à un écosystème de plus de 500 titres, allant de l’ordinateur de salon (C64, Amiga) aux classiques consoles.

Pour finir sur l’autonomie et le son, le bilan est correct sans être exceptionnel. Le haut-parleur mono en façade manque de basses et sature à haut volume, rendant l’utilisation d’écouteurs via la prise Jack quasi obligatoire pour profiter des bandes-son rock de SNK. La batterie, rechargeable en USB-C, tient ses promesses avec environ 4 à 5 heures de jeu, ce qui est suffisant pour des trajets quotidiens, bien que l’on aurait apprécié une petite heure de plus.

C’est sans doute la porte d’entrée la plus séduisante et la plus abordable vers l’univers de la collection physique rétro. J’ai passé plusieurs jours avec cette petite machine, et si elle n’est pas parfaite, elle dégage un charme fou qui fait rapidement oublier ses quelques errances ergonomiques.

CE QUE J’AIME :

  • Le rapport qualité/prix imbattable pour du matériel sous licence officielle.

  • L’écran IPS très lumineux et les couleurs vibrantes (« pixel perfect »).

  • La croix directionnelle en forme de disque, idéale pour les jeux de combat SNK.

  • Le port cartouche arrière qui assure la compatibilité avec tout l’écosystème Evercade.

  • La sélection de jeux intégrés (notamment Metal Slug X et The Last Blade).

  • L’interface simple et le démarrage immédiat.

CE QUE JE N’AIME PAS :

  • L’ergonomie des gâchettes arrières, pénible pour les grandes mains.

  • L’écran de 2.8 pouces qui peut fatiguer la vue sur de très longues sessions.

  • Le son mono qui manque de profondeur sans casque.

  • Le plastique brillant en façade qui marque vite les traces de doigts.

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