J’ai lancé Captain Wayne – Vacation Desperation sur Steam un peu par curiosité, attiré par cette direction artistique qui sent bon le dessin animé des années 90 qui aurait mal tourné, et je dois dire que l’expérience a été aussi brutale que réjouissante. Dès les premières minutes, on comprend qu’on n’est pas là pour faire dans la dentelle. Incarner un marin en marcel rose avec un fusil à pompe en guise de bras donne immédiatement le ton d’un jeu qui ne se prend pas au sérieux, mais qui prend son gameplay très à cœur. C’est un pur « boomer shooter » dans l’âme, nerveux, rapide et sans temps mort.
Ce qui m’a le plus marqué durant mes sessions, c’est le « game feel ». Les sensations de tir sont excellentes, chaque coup de feu a un impact viscéral, transformant les ennemis en purée de pixels sanguinolente avec une satisfaction assez primitive. Le rythme est effréné, on court, on glisse, et on enchaîne les tirs sans jamais vraiment s’arrêter pour respirer. Le mélange entre les décors en 3D et les sprites 2D dessinés à la main fonctionne à merveille, créant une identité visuelle propre qui le distingue de la masse des shooters rétro actuels. On a vraiment l’impression de jouer dans un cartoon trash et hyper violent, le tout soutenu par une bande-son qui pousse constamment à l’agressivité.
Cependant, tout n’est pas parfait dans cette escapade tropicale. Si l’action est jouissive, j’ai parfois trouvé que la lisibilité de l’action en prenait un coup. Quand ça explose de partout, entre les tripes, les effets de tirs et les couleurs parfois très saturées, il m’est arrivé de perdre un peu le fil de ce qui se passait à l’écran ou de rater un ennemi caché dans le décor. De plus, bien que l’humour soit omniprésent avec un Wayne qui balance des jurons à tout va, ça peut devenir un poil répétitif sur la longueur. C’est un jeu qui se consomme mieux par courtes sessions intenses pour éviter l’overdose sensorielle, d’autant que la structure des niveaux, bien que sympathique, reste assez classique pour le genre.
C’est un défouloir de très bonne facture. On sent la passion des développeurs pour l’époque des FPS où le scénario tenait sur un timbre-poste (ici, se venger parce qu’on a volé notre bateau et gâché nos vacances) et où seul le fun importait. Si vous cherchez une expérience narrative profonde, passez votre chemin, mais si vous voulez juste débrancher le cerveau et exploser tout ce qui bouge avec un style visuel qui détonne, c’est une excellente pioche.
J’aime :
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La direction artistique « dessinée à la main » qui donne un cachet unique.
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Le feeling des armes, surtout le bras-shotgun qui a une patate d’enfer.
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La bande-son qui colle parfaitement à l’ambiance chaotique.
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L’humour absurde et le côté anti-héros assumé de Wayne.
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L’optimisation globale, ça tourne comme une horloge.
J’aime pas :
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La lisibilité parfois brouillonne quand il y a trop d’ennemis.
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Une certaine répétitivité dans les arènes vers la fin.
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L’humour qui peut paraître un peu lourd selon votre tolérance aux « one-liners ».
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La durée de vie qui reste modeste (mais honnête pour le prix).

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