Le genre du Metroidvania et de l’Action-Platformer est devenu une arène impitoyable. Pour survivre face aux titans comme Hollow Knight ou les récents Prince of Persia, il faut plus qu’une bonne volonté : il faut une âme. J’ai passé plusieurs heures sur Winds of Arcana: Ruination, développé par Ticktock Games, pour voir si ce titre qui mélange 2.5D et combat viscéral avait les épaules pour se hisser dans le haut du panier. Verdict après avoir poncé mes touches sur Steam.

Dès le lancement, ce qui frappe, c’est le choix de la 2.5D. Là où beaucoup d’indés partent sur du pixel-art rétro (parfois jusqu’à l’overdose), Winds of Arcana fait le pari de modèles et d’environnements en 3D sur un plan 2D. Le résultat est globalement séduisant. Il y a une vraie profondeur de champ dans les décors : on sent les ruines s’étendre au loin, les forêts respirer en arrière-plan.

Cependant, ce choix technique est à double tranchant. Si les décors sont chouettes, les animations des personnages manquent parfois de ce « cliquant », de cette fluidité frame-par-frame qu’offre la 2D traditionnelle. Le héros a une certaine lourdeur dans sa démarche qui demande un temps d’adaptation. Ce n’est pas moche, loin de là, mais ça manque parfois d’un peu de « jus » dans les transitions de mouvements.

Ne vous y trompez pas, si l’exploration est présente, c’est le système de combat qui est le cœur du réacteur. On n’est pas ici pour cueillir des fleurs. Le jeu propose un système de combos assez satisfaisant qui mélange attaques physiques (épée, armes d’hast) et magie (les fameux Arcana).

Ce que j’ai particulièrement apprécié durant mon test, c’est la nécessité de varier les approches. Le « button mashing » (bourriner la touche d’attaque) fonctionne sur les mobs de base, mais le jeu vous punit rapidement si vous ne réfléchissez pas contre les élites ou les boss. Il faut esquiver, gérer ses temps de recharge magiques et utiliser l’environnement.

Les boss, d’ailleurs, sont le point fort du titre. Ils sont imposants, disposent de patterns lisibles mais exigeants, et offrent ce sentiment d’accomplissement typique des Souls-like une fois vaincus.

En tant que Metroidvania, le jeu respecte le cahier des charges. On avance, on se bloque face à une porte inaccessible, on débloque un pouvoir (le dash aérien, le grappin, etc.), et on revient. La carte est assez vaste et l’architecture des niveaux est cohérente.

Cependant, j’ai noté quelques soucis de lisibilité. Parfois, à cause de la 3D, on ne sait pas exactement sur quelle plateforme on peut atterrir ou si un élément du décor est un obstacle ou juste de la déco. C’est frustrant de rater un saut à cause d’une perspective un peu trompeuse, surtout lors des phases de plateforme pure qui demandent de la précision.

Sur Steam, le jeu tourne comme une horloge. Aucun crash à signaler de mon côté, le framerate est stable même quand les effets de particules envahissent l’écran. L’interface est propre, bien que les menus fassent un peu « génériques ».

Mention spéciale à la bande-son. Elle accompagne parfaitement l’action sans être envahissante, avec des thèmes épiques lors des affrontements majeurs qui renforcent l’immersion.

Winds of Arcana: Ruination est un élève appliqué. Il ne révolutionne pas la formule du Metroidvania, mais il propose une aventure solide, avec un système de combat qui a du punch et une identité visuelle qui tente de se démarquer. S’il souffre de quelques rigidités dans ses animations et de petits soucis de lisibilité, il reste une expérience très plaisante pour les amateurs du genre en manque de challenge. Un titre honnête, fait avec passion, qui mérite le coup d’œil si vous avez déjà retourné les ténors du genre.

Ce que j’ai aimé

  • Le système de combat dynamique (mélange corps-à-corps et magie).

  • Les combats de boss, intenses et bien designés.

  • La direction artistique en 2.5D qui donne une belle profondeur aux décors.

  • La durée de vie correcte pour le prix.

  • Techniquement très propre sur PC.

Ce que j’ai moins aimé

  • Des animations parfois rigides qui manquent de fluidité.

  • Quelques problèmes de lisibilité dans les phases de plateforme (perspective trompeuse).

  • Le scénario, assez classique, qui peine à vraiment captiver sur la longueur.

  • Un début d’aventure un peu lent à démarrer.

Note Globale : 14/20

CATEGORIES

Jeux Vidéo|Test

No responses yet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *