Forestrike arrive sur la scène du jeu indépendant avec la bénédiction de Devolver Digital, et cela se sent. Développé par Skeleton Crew Studio et Thomas Olsson, ce titre est un hybride audacieux : un roguelite d’action en 2D avec un accent viscéral sur le combat d’arts martiaux. Mais loin d’être un énième jeu de baston pixelisé, il apporte une mécanique si ingénieuse qu’elle redéfinit le genre : la « Prévision » (Foresight).

J’ai pu passer de longues heures sur le build Steam disponible, et il faut le dire : l’expérience est à la fois exigeante et profondément satisfaisante.

Le cœur de Forestrike réside dans son postulat narratif et ludique. Aux commandes de Yu, un artiste martial en quête pour libérer l’Empereur, vous vous lancez dans un périple contre des hordes d’ennemis. Le hic ? C’est un roguelite, et la mort vous renvoie au point de départ.

C’est là qu’intervient la « Prévision ». Avant d’entamer un combat crucial dans la réalité, Yu peut l’expérimenter dans une « forteresse mentale ». Cette phase vous permet de répéter l’affrontement, d’encaisser les coups, de mourir, et d’apprendre sans conséquence.

Cette boucle est géniale. Elle injecte une dimension tactique rare dans l’Action-RPG. On ne martèle pas les boutons ; on étudie le placement des ennemis, le timing des parades, et l’ordre idéal pour enchaîner les adversaires. Le vrai défi ? Remporter la victoire sans avoir eu besoin de la Prévision.

La promesse du « Combat Kung Fu Viscéral » est tenue. Les animations, réalisées en pixel art d’une finesse remarquable, sont fluides et percutantes. Chaque coup de poing, chaque balayage, et chaque parade a un poids palpable. On ressent clairement l’inspiration des films de sabre et d’arts martiaux classiques.

Les batailles sont souvent en infériorité numérique, forçant Yu à utiliser l’environnement et ses techniques avec intelligence. Le level design des arènes de combat est un autre point fort, offrant juste assez d’espace pour le mouvement sans que l’écran ne devienne illisible.

La direction artistique est magnifique. Le monde fantastique est dessiné à la main, avec des arrière-plans atmosphériques et des personnages au design unique, notamment les cinq Maîtres qui vous enseignent des techniques permanentes. C’est un régal visuel qui mélange habilement l’esthétique rétro du pixel et une patine moderne.

Le côté roguelite est géré avec intelligence. L’exploration de la carte du monde est aléatoire, vous obligeant à choisir entre des routes risquées pour des récompenses rapides ou des chemins plus sûrs via des Auberges (pour le repos) et des Maîtres (pour les améliorations).

Les techniques acquises auprès des Maîtres (qui offrent des mises à jour permanentes) sont cruciales. Elles permettent de personnaliser le moveset de Yu, encourageant l’expérimentation de différents styles de combat d’une tentative à l’autre. Le système de progression est gratifiant, car même après une défaite humiliante, on conserve toujours le savoir et l’amélioration qui rendront le prochain cycle un peu plus gérable.

Forestrike n’est pas un jeu facile ; il est même brutal. Mais sa difficulté n’est jamais punitive, grâce à la mécanique de la Prévision qui vous donne toujours une seconde chance… pour apprendre. Ce jeu est une méditation sur la planification, la mémoire musculaire et l’efficacité dans le chaos.

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