Heart Machine, le studio derrière les pépites visuelles que sont Hyper Light Drifter et Solar Ash, revient avec un nouveau Metroidvania 2D : Possessor(s). Entre action ultra-stylisée et récit introspectif sur la toxicité des relations, le jeu tente de se faire une place dans un genre archi-concurrentiel. Alors, ce retour aux sources 2D tient-il ses promesses sur PS5 ? Accrochez-vous, car l’expérience est aussi belle que frustrante.

Dès les premières minutes, le jeu établit son identité : vous incarnez Luca, le corps hôte, et Rhem, le démon conscient qui la possède. Ce duo improbable navigue dans une ville dévastée par une catastrophe interdimensionnelle.

Le gameplay de Possessor(s) se veut une fusion entre le « search action » classique et des mécanismes empruntés aux Platform Fighters (à la Super Smash Bros.). Les combats sont rapides, nerveux, et le poids de chaque coup est palpable. Lorsque vous réussissez à jongler avec un ennemi en l’enchaînant en l’air avant de le plaquer au sol, la satisfaction est intense. La direction artistique, avec ses sprites 2D méticuleusement animés sur des décors 3D, rend l’action visuellement impressionnante.

Cependant, cette même esthétique stylisée et le « skip-frame animation » peuvent parfois nuire à la lisibilité. La plateforme est parfois imprécise : on galère à identifier quelle partie d’une corniche effritée peut être agrippée. De plus, la difficulté est inégale. Si les checkpoints sont généreux, certains affrontements contre des vagues d’ennemis vous enferment dans des arènes qui peuvent devenir déséquilibrées, et où le sentiment d’injustice s’installe.

L’exploration, pilier du Metroidvania, est malheureusement le point faible. La ville de Sanzu est tentaculaire et visuellement sombre, mais la navigation est rendue pénible par un système de carte minimaliste. On passe un temps conséquent à tourner en rond, à se demander quelle nouvelle capacité débloquée permet enfin d’accéder au marqueur d’intérêt. Pour un jeu qui se veut viscéral, le « slog » (la corvée) est trop présent dans le segment exploration.

Visuellement, Heart Machine livre son habituel sans faute. Le mélange d’horreur urbaine, d’esthétique cyberpunk-fantastique et de teintes rouge sang est saisissant. Les designs des personnages, notamment les portraits lors des dialogues, sont dignes d’un excellent graphic novel, faisant penser à des travaux comme Saga. La Dualité entre Luca et Rhem est magnifiquement retranscrite par leur design et leurs animations.

L’ambiance sonore est un autre atout secret. La musique discrète mais puissante vient souligner la mélancolie des lieux sans jamais verser dans l’excès. Le monde est déchiré, mais Heart Machine parvient à infuser de la beauté dans cette décadence.

Le plus PS5 : La version PS5 offre un rendu 4K d’une netteté bluffante, et l’implémentation des retours haptiques et des gâchettes adaptatives (pour certaines armes ou capacités) renforce la sensation de « crunchy combat » qui est si satisfaisante quand elle fonctionne.

Contrairement à Hyper Light Drifter, où la narration était cryptique et environnementale, Possessor(s) mise tout sur le dialogue. L’interaction constante entre Luca et Rhem est le moteur narratif. Leurs chamailleries pleines d’humour et leurs révélations étonnamment poignantes sur les relations toxiques (amicales ou amoureuses) parviennent à humaniser ce monde en ruines.

Le récit, même s’il ne réinvente pas le genre, fait un excellent travail de « world-building » et rend le duo principal immédiatement attachant. On se surprend à se soucier du sort de ces deux âmes brisées qui apprennent à coexister, même si certains dialogues sont parfois un peu trop convenus. L’histoire est la véritable ancre émotionnelle, et elle vous accroche jusqu’à la conclusion douce-amère.

Possessor(s) est un jeu qui souffre de la comparaison avec l’excellence de ses pairs récents dans le Metroidvania, mais qui brille par son identité propre. Il n’est peut-être pas aussi révolutionnaire que Hyper Light Drifter, ni aussi fluide que d’autres hits du genre, mais il parvient à offrir des moments de combat épiques et une histoire sincère qui ne vous lâchera pas.

C’est un titre imparfait, avec ses défauts de Level Design et de navigation qui frustrent, mais son style visuel indéniable et son cœur narratif puissant en font une aventure digne d’intérêt pour les fans d’action 2D dark-fantasy.

👍 Les Tops :

  • Direction Artistique Écrasante : Le style 2D sur 3D est sublime et les animations percutantes.

  • Duo Central Captivant : Luca et Rhem portent l’histoire avec brio.

  • Combat Tactile : Les sensations de coup sont excellentes, inspirées des Platform Fighters.

👎 Les Flops :

  • Exploration Lourde : Une carte minimaliste rend le backtracking laborieux.

  • Plateforme Imprécise : Manque de clarté dans les zones de saut et d’accroche.

  • Difficulté Inégale : Pics de difficulté frustrants dans certaines arènes fermées.

NOTE GLOBALE : 16/20

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