Monster Hunter Stories, sorti initialement sur 3DS il y a près de dix ans, revient sur nos consoles de salon avec une version remastérisée. Loin de la frénésie des chasses en temps réel de la série principale, cet épisode nous plonge dans un J-RPG au tour par tour, axé sur l’amitié et l’élevage de monstres. Une approche rafraîchissante qui mérite amplement son statut de classique culte.
Dans Stories, on quitte l’armure du Chasseur pour enfiler le foulard d’un Rider, capable de forger un lien indéfectible avec les bêtes. L’objectif n’est plus d’abattre un Rathalos, mais de le faire éclore, de le monter et de combattre à ses côtés. Cette inversion de rôles est le cœur narratif du jeu : explorer le monde, infiltrer les repaires de monstres pour voler des œufs, et faire grandir votre écurie de « Monsties ».
Le charme opère immédiatement. L’esthétique cel-shading, qui remplace le réalisme graphique habituel, confère une ambiance joyeuse et accessible, rendant même le Tigrex plus mignon. Ce style visuel, magnifié par la résolution HD, passe brillamment l’épreuve du temps. Sur Xbox Series X, le jeu est d’une fluidité irréprochable, les temps de chargement sont inexistants, et les couleurs éclatent sur l’écran, offrant le confort visuel d’un titre moderne.
Si la formule d’exploration est classique (zones ouvertes, quêtes annexes), le véritable système de progression réside dans l’élevage. Chaque Monstie possède un « Gene Lab » (matrice génétique) qui vous permet de transférer des capacités d’un monstre à un autre. C’est ici que le jeu révèle sa profondeur stratégique, héritée de la complexité de la série Monster Hunter.
Il ne suffit pas de faire monter de niveau vos compagnons ; il faut les optimiser. Voulez-vous un Aptonoth capable de lancer des attaques de foudre ? Ou un Lagiacrus avec un boost de défense à la Rathian ? La quête de l’œuf parfait et l’élaboration de Monsties surpuissants est une boucle de gameplay addictive qui peut engloutir des dizaines, voire des centaines, d’heures.
Le système de combat au tour par tour de Stories repose sur un mécanisme fondamental simple : le cercle du pierre-feuille-ciseaux (Vitesse > Technique > Puissance).
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Attaque de Vitesse (Vitesse) bat l’Attaque de Puissance.
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Attaque de Puissance (Puissance) bat l’Attaque de Technique.
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Attaque de Technique (Technique) bat l’Attaque de Vitesse.
Face à un monstre de la série principale, vous devez deviner son prochain mouvement pour le contrer et infliger des dégâts massifs. En cas de victoire, vous accumulez de l’énergie de Kinship, permettant des attaques spéciales dévastatrices à deux et surtout, l’invocation du Riding (monter votre Monstie).
Mon Expérience sur Series X : Même si la difficulté est parfois inégale, les combats restent nerveux. L’absence de latence et le framerate élevé assurent une réactivité parfaite lors des choix cruciaux, ce qui est particulièrement agréable lorsque les enjeux sont élevés contre des monstres de haut rang.
Malgré son excellent portage, Monster Hunter Stories n’est pas exempt de défauts. Le design des donjons peut parfois être répétitif, l’exploration manquant de l’urgence ou de la densité que l’on trouve dans des J-RPG contemporains. De plus, le scénario principal, bien que charmant, reste assez conventionnel et prévisible, servant principalement de fil rouge à l’aventure.
Le principal écueil pour les néophytes sera l’aspect ultra-grind du Gene Lab. Si vous ne cherchez pas à optimiser, le jeu peut devenir frustrant lors des pics de difficulté. Mais pour le joueur qui apprécie la micro-gestion et la chasse aux statistiques parfaites, c’est un délice.
Monster Hunter Stories est un excellent point d’entrée dans le genre pour les fans de Monster Hunter et un J-RPG au tour par tour solide pour les autres. Il mélange habilement la stratégie de son système de combat avec une boucle de collection et d’optimisation extrêmement bien pensée. C’est un portage réussi, confortable et dynamique, idéal pour redécouvrir ce voyage coloré sur grand écran.
👍 On a Aimé
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Le Système d’Élevage et d’Optimisation (Gene Lab) : Une profondeur stratégique immense et addictive, héritée de l’esprit de collection Pokémon et de la complexité de Monster Hunter.
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Le Charme Artistique : L’esthétique cel-shading est magnifique, colorée, et passe l’épreuve du temps en HD.
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Les Performances sur Series X : Fluidité constante à 60 FPS, temps de chargement quasi-nuls pour un confort de jeu optimal.
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Le Système de Combat au Tour par Tour : Simple à prendre en main, mais exigeant et basé sur une subtile lecture des comportements ennemis (pierre-feuille-ciseaux).
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L’Inversion de Rôle : L’approche « Rider » offre une perspective fraîche et émouvante sur l’univers de Monster Hunter.
👎 On n’a Pas Aimé
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Le Grind Nécessaire : L’optimisation des Monsties (Gene Lab) exige beaucoup de temps et peut frustrer les joueurs occasionnels.
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Design des Donjons Répétitifs : Les zones d’exploration, notamment les repaires, manquent parfois d’originalité et de variété.
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Scénario Principal Conventionnel : L’histoire est sympathique, mais reste très classique et prévisible dans sa construction.
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Difficulté Inégale : Le jeu peut présenter des pics de difficulté surprenants nécessitant du farm imprévu.

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