L’État communiste d’Acaristan vous a confié une mission essentielle : assurer la sécurité du poste-frontière d’une nation fictive des années 80. Dans un monde où la corruption et la contrebande sont monnaie courante, votre rôle d’inspecteur de la police des frontières est la dernière ligne de défense. Contraband Police nous propose une simulation à la première personne qui, malgré quelques aspérités techniques sur console, nous a happés par son concept diablement addictif, mêlant rigueur administrative et séquences d’action survoltées.

Le cœur de Contraband Police repose sur un cycle jour-nuit exigeant. Chaque matin, le carnet de bord dicte la procédure douanière, qui évolue progressivement : simple contrôle d’identité, vérification de documents, inspection du chargement, contrôle du poids, et finalement, la fouille corporelle.

Le plaisir principal réside dans le côté « jeu de puzzle » de l’inspection. Il faut comparer méthodiquement les documents (passeport, permis, visa, marchandises) avec le véhicule et l’identité du conducteur. La moindre incohérence—une date erronée, un sceau manquant, une différence de nationalité—doit être repérée et signalée via vos tampons. C’est satisfaisant de refuser l’entrée à un contrevenant pour une simple faute de frappe.

Mais la véritable chasse commence avec la contrebande. Armé de votre lampe torche UV et de vos outils (pied-de-biche, détecteur, hache), chaque véhicule se transforme en une forteresse à démanteler. Repérer un kilo de drogue dissimulé sous un siège, ou des armes soudées derrière le pare-chocs, procure une véritable montée d’adrénaline. Ce n’est pas seulement de la simulation, c’est de l’investigation physique en temps réel.

Le système de progression est bien pensé. L’argent gagné (via les arrestations et les amendes) est crucial pour réparer votre poste, acheter de nouveaux outils (la pince coupante ou le marteau sont vite indispensables) et améliorer votre équipement. Le jeu réussit à instiller une boucle de gestion motivante, où chaque journée de travail contribue à sécuriser et optimiser votre fief.

Ayant joué sur PS5, la question de l’ergonomie était centrale. Le portage console est globalement réussi, mais non sans défauts.

L’interface, initialement conçue pour la souris et le clavier, a été adaptée grâce à un curseur contrôlé au stick droit. Heureusement, la maniabilité est précise, cruciale lors de l’examen minutieux des documents. Les gâchettes et les boutons sont intelligemment mappés pour les actions rapides comme tamponner ou interagir.

Cependant, les phases de fouille, qui demandent de naviguer précisément autour et dans le véhicule, peuvent parfois manquer de fluidité par rapport au PC. Nous aurions aimé davantage de retour haptique de la DualSense pour les interactions clés, comme le bruit distinctif du tampon ou l’utilisation du marteau, un ajout qui aurait renforcé l’immersion.

Sur PS5, le jeu tourne de manière satisfaisante, visant un 60 images par seconde (FPS) bienvenu pour la fluidité des inspections. Le poste-frontière en lui-même est stable. Néanmoins, lorsque vous vous aventurez dans le petit monde ouvert (pour les missions annexes ou le dépôt de prisonniers), l’optimisation semble moins aboutie. Les textures sont parfois datées et le clipping peut se manifester lors des séquences de conduite.

Les phases de combat ou de poursuite en voiture sont d’ailleurs le talon d’Achille du titre. La conduite est lourde et les fusillades au poste de garde manquent de feeling et de précision. Ce n’est clairement pas un FPS, et ces moments cassent malheureusement l’immersion sérieuse du simulateur.

L’atmosphère est l’un des plus grands atouts de Contraband Police. Le décor, froid et brutaliste, capture parfaitement l’esthétique soviétique des années 80. La lumière crue du jour contrastant avec les projecteurs nocturnes du poste instaure une tension constante.

Le scénario distille juste assez d’enjeux narratifs et de choix moraux pour garder le joueur accroché. Allez-vous devenir un douanier ripou, acceptant des pots-de-vin ou fermant les yeux pour vous enrichir ? Ou resterez-vous un agent intègre, au risque de subir les menaces et les attaques des cartels ? Ces choix ont des conséquences directes sur l’évolution de l’histoire et sur les ressources de votre poste.

Contraband Police sur PS5 est une réussite dans son concept de base : un simulateur de douanier exigeant et passionnant, avec une boucle de jeu étonnamment addictive. Nous avons passé des heures à décortiquer les passeports et à fouiller les pneus de secours, toujours en quête de la cachette parfaite.

Si le jeu pêche par ses phases d’action et une technique console perfectible dans le monde ouvert, son cœur battant — l’inspection frontalière — est suffisamment solide pour justifier l’achat. Pour les fans de Papers, Please ou de jeux de gestion avec une touche d’action, c’est une plongée immersive dans la rigueur d’un régime sous tension.

Ce que l’on aime (Les Plus)

  • Le cycle d’inspection est brillant.

  • Le jeu est très addictif.

  • La difficulté des outils de fouille.

  • La progression motivante de l’équipement.

  • L’ambiance réussie des années 80.

  • Les dilemmes moraux qui impactent l’histoire.

Ce qui est moins réussi (Les Moins)

  • Les phases de combat et de conduite sont rigides.

  • Le manque de feeling des fusillades.

  • Graphismes inégaux hors du poste-frontière.

  • Optimisation technique perfectible en monde ouvert.

  • L’ergonomie manette inférieure au clavier/souris.

Note Finale : 15/20

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Jeux Vidéo|Test

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