Dans l’univers vidéoludique saturé de l’année 2025, il est parfois difficile de dénicher la pépite qui saura réinventer un genre éculé. Pourtant, Plague Hunters: Pestopolis, le nouveau titre d’Arcade Distillery, réussit l’exploit de donner un coup de fouet bienvenu au RPG roguelike. Nous plongeant dans les « spires ombragées » d’une cité ravagée par une épidémie insidieuse, le jeu nous met face à un dilemme permanent : purger le mal ou le manipuler. Une odyssée de survie et d’ambiguïté morale qui trouve sur PS5 un terrain d’expression technique solide.

Plague Hunters excelle avant tout dans son gameplay chirurgical. Chaque expédition dans les districts procéduraux de Pestopolis est un pari risqué. Le jeu repose sur une boucle classique mais addictive : former un groupe de survivants aux compétences variées (les « Hunters »), explorer des zones générées aléatoirement – des faubourgs brumeux aux cathédrales en ruine – et faire face à des rencontres au tour par tour d’une grande profondeur tactique.

C’est là que le jeu révèle son potentiel. La gestion des ressources et surtout, celle de la « Peste », sont centrales. Doit-on utiliser une zone contaminée pour obtenir un buff temporaire mais risqué, ou prendre le temps de la purifier ? La tension est palpable, renforcée par l’intégration réussie des fonctionnalités de la DualSense sur PS5. Les gâchettes adaptatives simulent la résistance du mécanisme lors de l’utilisation d’une seringue de soin ou d’une arme à feu lourde, tandis que le retour haptique nous fait ressentir le moindre tremblement de la rue ou l’impact violent d’une attaque ennemie. Ce n’est pas un simple gadget, c’est une immersion renforcée.

L’aspect « roguelike » est impitoyable. Une mauvaise décision, une mauvaise rencontre, et c’est l’échec cuisant, forçant le joueur à recommencer avec de nouvelles cartes et de nouvelles opportunités. L’arbre de compétences, s’étendant après chaque run manquée ou réussie, garantit cependant un sentiment de progression permanent, même dans la défaite.

La réalisation technique sur PS5 ne révolutionne rien, mais sert admirablement la direction artistique. Pestopolis est une ville qui souffre, et cela se voit. L’ambiance visuelle, inspirée du Steampunk et du Dark Fantasy morbide, est magnifiée par une palette de couleurs sombres où le jaune maladif de la brume et le rouge sombre du sang se détachent. Les détails des environnements (les « spires ombragées », les décorations gothiques) sont fins et la fluidité en 60 images par seconde est constante, essentielle pour la lisibilité des combats tactiques.

On regrette toutefois que la bande-son, bien qu’efficace pour instaurer une ambiance oppressante, manque d’envolées mémorables. Les thèmes sont discrets, au service de l’atmosphère, mais peu resteront gravés dans la mémoire du joueur.

La grande force narrative de Plague Hunters réside dans son système de choix moraux. Faut-il « purger la maladie avec une stratégie astucieuse » ou « exploiter la propagation insidieuse de la peste pour ses propres fins » ? Le jeu encourage l’expérimentation de ces deux extrêmes. Le sauvetage de nouveaux types de survivants pour étoffer l’équipe ne se fait jamais sans un lourd prix, nous obligeant à pondérer l’éthique face à la survie.

Avec son design procédural et ses deux grandes voies morales, le jeu garantit une durée de vie colossale. Comptez plusieurs dizaines d’heures pour voir le générique de fin, et le double pour tenter de débloquer tous les archétypes de Hunters et d’explorer toutes les ramifications de l’histoire.

Plague Hunters: Pestopolis est un excellent RPG roguelike qui tire profit de la puissance de la PS5 pour proposer une expérience nerveuse et visuellement réussie. Son gameplay tactique, sa rejouabilité immense et son thème sombre et mature en font un titre marquant de la catégorie. Si vous êtes à la recherche d’un défi stratégique où chaque échec est une leçon et chaque victoire est teintée de grisaille morale, n’hésitez pas.

Points Positifs :

  • Le cœur roguelike est extrêmement bien huilé et addictif.
  • La DualSense (PS5) apporte une immersion bienvenue au combat.
  • Une direction artistique sombre et réussie (Pestopolis est mémorable).
  • Rejouabilité garantie par la génération procédurale et les choix moraux.

Points Négatifs :

  • Bande-son efficace mais manquant d’identité propre.
  • Courbe de difficulté très abrupte pour les néophytes du genre.

CATEGORIES

Jeux Vidéo|Test

No responses yet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *