Développé par Heckmouse et édité par Mystic Forge, DOG WITCH débarque sur Steam avec un concept aussi absurde qu’immédiatement attachant : vous incarnez un toutou transformé en sorcière après un malencontreux bain de potions arcaniques. Sur un marché du deck-builder roguelike saturé, DOG WITCH ne se contente pas de jeter un os à ronger ; il apporte une patte fraîche et chaotique, mélangeant cartes, dés enchantés et un style visuel délicieusement déjanté.
Le cœur de DOG WITCH bat au rythme des dés. Ce n’est pas un simple jeu de cartes où les ressources sont fixes. Chaque tour vous octroie une poignée de dés que vous devez lancer. La valeur obtenue (de 1 à 6) détermine non seulement la puissance de vos sorts, mais aussi l’activation de certains artefacts et la résolution de synergies complexes.

Cette mécanique apporte une tension constante. Voulez-vous dépenser un « 6 » précieux pour un sort de dégâts massif, ou le conserver pour activer l’effet spécial de votre anneau maudit ? Le jeu excelle à transformer la chance en stratégie. L’arbre de synergies, alimenté par plus de 150 objets (y compris des versions « corrompues » à double tranchant), permet de créer des combos explosifs, que ce soit en invoquant des « Laser Ponies » ou des rats armés, ou en transformant vos ennemis en grenouilles.
Cependant, il est important de noter que le genre est exigeant. Comme beaucoup de ses pairs, DOG WITCH peut parfois être frustrant. La dépendance aux lancers de dés, bien que centrale au concept, engendre des runs où la malchance peut mettre fin prématurément à votre aventure canine, surtout face aux boss. Le format, se concentrant davantage sur une série linéaire de combats rapides plutôt que sur des chemins de progression ramifiés, favorise les sessions courtes et intenses.

Esthétiquement, DOG WITCH est une réussite. Le style 2D rappelle l’animation absurde à la Adventure Time ou Don’t Starve, avec des couleurs vibrantes et des animations soignées. Incarner un chiot au choix personnalisable (taille, fourrure, chapeau !) sur un balai volant est déjà un argument de vente en soi.
Mais ce sont les ennemis qui volent la vedette : Dames-chats revanchardes, distributeurs automatiques douteux, ou poupées russes armées. Le bestiaire est un festival d’idées folles qui donne à chaque combat une saveur unique et imprévisible. La bande-son, mélange de trip-hop onirique, colle parfaitement à cette ambiance de transe magique et psychédélique. Le jeu dégage un charme irrésistible qui nous pousse à enchaîner les tentatives, même après une défaite cuisante.
Ayant joué à DOG WITCH sur Steam, j’ai particulièrement apprécié la fluidité de l’expérience PC. Le support complet de la manette est présent, mais le jeu se prête parfaitement au combo clavier/souris, notamment pour la gestion rapide des dés et des cartes en combat.

Ce qui m’a marqué, c’est le côté dépaysant. On démarre une run en se disant « juste 15 minutes », et on se retrouve une heure plus tard, les yeux rivés sur l’écran, obsédé par l’idée de créer une synergie encore plus ridicule que la précédente. Mon meilleur souvenir ? Réussir un combo où un sort de soin corrompu infligeait des dégâts massifs tout en soignant mes alliés squelettes, transformant le désavantage en puissance brute. C’est dans ces moments que la profondeur stratégique de DOG WITCH se révèle. Il y a un réel sentiment d’expérimentation audacieuse qui est récompensé.
DOG WITCH ne réinvente pas la roue du deck-builder, mais il lui offre une excellente propulsion grâce à son moteur à dés. C’est un jeu qui sait se prendre au sérieux dans sa construction de builds, tout en restant complètement loufoque dans son exécution.
Facile à prendre en main mais difficile à maîtriser, il ravira ceux qui aiment l’aléatoire dompté et l’expérimentation constante. Un excellent ajout à la bibliothèque Steam, qui offre des heures de chaos magique garanti.
On Aime :
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Le concept dés-et-cartes, stratégiquement profond.
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L’ambiance graphique et sonore, totalement barrée.
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La variété des 150+ objets et synergies.
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Le rythme rapide des runs, idéal pour les courtes sessions.
On Regrette :
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La forte dépendance à l’aléatoire des dés, parfois punitive.
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Une structure de progression moins variée que certains concurrents.

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