Le genre de la simulation de voleur a connu un regain de popularité ces dernières années. Avec Vice Thief Simulator: 80s Nostalgia, Oddi Tycoon (successeur spirituel du Thief Simulator original) nous plonge dans une ambiance saturée de néons et de cassettes VHS. La promesse est simple : vivre une vie de crime dans une ville ouverte, baignée par la culture pop des années 80. L’expérience est-elle aussi excitante qu’un épisode de Miami Vice ou se révèle-t-elle aussi datée qu’un Minitel ?

L’attrait principal de Vice Thief Simulator: 80s Nostalgia réside indéniablement dans son esthétique. Dès les premières minutes, le voyage temporel est réussi. La ville, bien que modeste et parfois un peu vide, est un terrain de jeu fidèle à l’imaginaire des années 80 : voitures angulaires, éclairages au néon criards, et une bande-son synthwave qui colle parfaitement à l’ambiance « vice city ».

Voler devient presque secondaire face au plaisir de parcourir ces rues au volant d’une mini-citadine ou d’une BMW vintage. L’ambiance visuelle et sonore est le moteur de l’expérience, nous rappelant l’époque des magnétoscopes encombrants et des téléviseurs cathodiques, qui sont d’ailleurs des cibles de choix pour nos activités illégales.

Cependant, cette belle façade présente quelques fissures techniques. Si la direction artistique est solide, la réalisation l’est moins. Le monde ouvert manque de vie et la conduite des véhicules, bien qu’amusante par son aspect arcade et un peu lourd, peine à être précise.

La narration dans Vice Thief Simulator: 80s Nostalgia sert principalement de fil conducteur pour guider la progression du joueur. Vous commencez comme un cambrioleur débutant, sans compétences ni outils, cherchant à s’imposer dans un comté rongé par la corruption et le crime.

L’histoire est contée à travers une série de « contrats » et de « tâches louches » qui vous sont confiés par des contacts dans la pègre locale. Ces missions vous obligent à passer du simple vol de téléviseurs cathodiques et de walkmans dans des maisons faciles à des objectifs plus complexes, comme le vol de voitures de sport, l’effraction de banques ou la récupération d’informations compromettantes.

Le scénario est moins axé sur un récit profond avec des personnages mémorables que sur la montée en puissance du joueur. Chaque mission réussie augmente votre réputation et votre solde bancaire, vous permettant d’acquérir de meilleurs outils (kits de crochetage avancés, outils de coupe) et de débloquer de nouvelles zones à explorer et à dépouiller. C’est une histoire de survie et d’ascension criminelle, où le but ultime est de devenir le voleur le plus notoire de la décennie.

Le cœur du jeu repose sur une boucle classique du genre « simulation de voleur » :

  1. Reconnaissance : Repérer une cible (maison, magasin, banque).
  2. Information : Étudier les routines des habitants (via l’observation ou en achetant des informations).
  3. Action : Planifier le casse, déverrouiller, voler des objets, s’enfuir.
  4. Vente : Revendre le butin au prêteur sur gages.
  5. Amélioration : Acheter de nouveaux outils et améliorer ses compétences.

L’aspect le plus satisfaisant est la variété des outils et des mini-jeux d’effraction. Que ce soit forcer une serrure au crochetage ou couper un antivol avec une cisaille, chaque action demande une petite séquence de QTE ou de réflexes. Ce système est bien pensé et ajoute une tension bienvenue.

Le problème survient dans la gestion de l’infiltration elle-même. Les PNJ et la police ont des comportements souvent binaires et imprévisibles, rendant le stealth parfois frustrant. Un simple bruit (comme le bris d’une vitre ou, ironiquement, une radio à fond) peut alerter instantanément des policiers parfois postés sans logique apparente dans les zones résidentielles.

De plus, la progression, bien que structurée par des missions de boss ou des contrats, tombe rapidement dans la répétition. Les objectifs deviennent souvent une simple variation de « Entrez, volez X, sortez ». L’arbre de compétences, bien qu’existant, n’apporte pas un sentiment d’évolution suffisamment marquant pour justifier les heures passées à voler le même type de magnétoscopes.

Vice Thief Simulator: 80s Nostalgia est un jeu qui se repose fortement sur son ambiance réussie pour masquer des lacunes dans ses mécaniques de base. Il s’adresse avant tout aux joueurs qui cherchent une bonne dose de nostalgie des années 80 et qui apprécient la boucle de gameplay des jeux de simulation, même avec ses imperfections.

Pour l’immersion et le sentiment d’être un petit malfrat des années Reagan, le contrat est rempli. Pour l’expérience d’infiltration et la profondeur du monde ouvert, le jeu laisse sur sa faim. C’est un titre sympathique pour quelques heures, idéal pour une soirée où l’on veut juste s’amuser à collectionner des objets vintages et à échapper à la police sans se prendre la tête.

On aime :

  • L’ambiance néon et la bande-son synthwave réussies.
  • La variété des mini-jeux d’effraction (crochetage, coupe-boulons).
  • L’open-world, bien que petit, est agréable à explorer.

On regrette :

  • Le comportement erratique de l’IA (PNJ et police).
  • La répétitivité de la boucle de mission.
  • La physique des véhicules parfois lourde.

 Note Finale : 13/20

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