L’idée d’un Stardew Valley intergalactique où l’on troque la ferme contre un food-truck spatial a de quoi faire saliver. Space Chef, développé par BlueGooGames, arrive avec une promesse alléchante : explorer des planètes exotiques, chasser des monstres pour en faire des ingrédients, et servir des plats cosmiques à une clientèle bigarrée. Malheureusement, si la direction artistique est une réussite, le plat principal manque cruellement d’assaisonnement et souffre d’une cuisson un peu trop longue.

Dès les premières minutes, Space Chef séduit par son esthétique cartoon colorée, directement inspirée de l’animation satirique à la Futurama. Aux commandes d’un chef en quête de sa grand-mère disparue (et déterminé à écraser la chaîne concurrente Galactic Burger), l’aventure nous plonge dans la Nébuleuse du Fer à Cheval, un univers plein de potentiel.

Le cœur du jeu repose sur une boucle tripartite : Exploration, Récolte/Combat et Gestion/Cuisine.

Pour cuisiner plus de 140 recettes, il faut d’abord se salir les mains. L’exploration de la galaxie nous mène sur cinq planètes distinctes, offrant chacune une flopée d’ingrédients et de créatures uniques (plus de 180 espèces !). Armé d’une hache et, plus tard, de gadgets plus sophistiqués, on part à la chasse du « Beefle » ou à la récolte de « Tom Murder Seed ».

C’est là que le premier pilier s’écroule. L’aspect « combat » du jeu est, pour le dire poliment, hasardeux. Les affrontements sont souvent mous, sans réel impact ni précision, et se résument trop souvent à marteler le bouton d’attaque pour récupérer des morceaux de créatures. L’attrait de l’exploration est également freiné par une structure répétitive et un rythme de progression haché, obligeant à des allers-retours fastidieux entre la planète et le vaisseau.

Une fois les ressources en poche, direction le food-truck spatial. L’aspect gestion est bien plus réussi. La personnalisation de la cuisine est profonde : on peut améliorer l’équipement, décorer son intérieur et même choisir d’ouvrir un restaurant sédentaire ou de continuer les livraisons. Créer des recettes, définir son menu (incluant options végétariennes/véganes) et améliorer sa réputation via les Astronomical Culinary Excellence Stars procure une satisfaction immédiate.

Cependant, là encore, la mécanique se grippe par des tâches trop fastidieuses et un début de partie interminable. Le tutoriel est long et les premières heures sont ralenties par un manque d’outils et des systèmes d’artisanat qui peinent à se mettre en place. Les temps de chargement, bien que courts, s’accumulent à chaque entrée/sortie de bâtiment ou de station spatiale, cassant le flux de jeu.

Artistiquement, Space Chef est une franche réussite. Les designs sont charmants et l’univers loufoque est très cohérent. La bande-son, mélange de synthétiseur et de jazz d’ambiance, accompagne agréablement l’exploration et les sessions de cuisine. Les PNJ, bien écrits, offrent des quêtes secondaires amusantes et même des options de romance, ajoutant une touche de life sim bienvenue.

Malgré ces qualités, le mélange des genres, aussi riche soit-il sur le papier (simulation de vie, gestion, RPG léger, survie), donne un ensemble parfois bancal. On sent la volonté des développeurs de bien faire et de diversifier l’expérience, mais chaque système manque un peu de finition.

Space Chef est un titre au potentiel évident et au concept rafraîchissant. On aime son ambiance déjantée, sa direction artistique soignée et la profondeur de ses systèmes de cuisine et de personnalisation.

Néanmoins, l’exécution est en deçà des ambitions. La boucle de jeu, trop vite répétitive et ralentie par un rythme peu engageant et des phases de combat insatisfaisantes, empêche le titre de décoller vers les étoiles. Il ravira les amateurs de simulation de vie spatiale qui peuvent passer outre ses défauts de finition, mais il ne parvient pas à rivaliser avec les références du genre.

On a aimé :

  • L’excellente direction artistique, très « cartoon spatial ».

  • La richesse du contenu culinaire (140+ recettes).

  • L’ambiance sonore jazzy et apaisante.

  • La personnalisation poussée du food-truck.

On n’a pas aimé :

  • Le début de jeu trop longuet et les tâches fastidieuses.

  • L’aspect « combat » hasardeux et sans intérêt.

  • La répétitivité de la boucle exploration/récolte.

  • Les nombreux temps de chargement qui fragmentent l’expérience.

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