Orbyss est une merveille de level design logique. Développé par un seul créateur, Yannick Audéoud, ce jeu de puzzle-plateforme en 2.5D parvient à transformer des concepts familiers (manipulation du temps, contrôle d’orbes multiples) en un langage de puzzle étonnamment frais. Sa grande force réside dans son élégance : chaque nouveau mécanisme s’intègre naturellement aux précédents, créant des défis stratifiés qui récompensent la planification et la pure réflexion au détriment de la dextérité. Une œuvre cérébrale et envoûtante, indispensable pour les amateurs de défis logiques intenses.

L’idée centrale d’Orbyss est la gestion d’Orbes, des entités que l’on contrôle successivement. On ne dirige qu’un seul Orbe à la fois, mais l’état des autres est « figé » tant qu’ils ne sont pas actifs. C’est le concept de « coopération en solo » : il faut placer stratégiquement un Orbe pour activer un interrupteur, puis passer à un autre pour traverser une porte qui vient de s’ouvrir, le tout dans une séquence temporelle rigoureusement planifiée.
Le jeu introduit ses mécaniques avec une progression chirurgicale sur huit chapitres. Au fil de l’aventure, on débloque :
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La Congélation Temporelle : Permet de figer l’environnement et de manipuler le temps. 
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Le Vol de Drones : Des Orbes volants offrant une perspective spatiale différente. 
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Les Puzzles Sonores : Des énigmes basées sur la fréquence et le rythme (avec des repères visuels d’accessibilité exemplaires). 
 
Chaque ajout mécanique enrichit la formule sans jamais l’alourdir, culminant dans des salles qui exigent la maîtrise simultanée de quatre ou cinq concepts différents. Le défi n’est jamais basé sur la rapidité des réflexes, mais sur la justesse de l’anticipation.
Visuellement, Orbyss est un trip abstrait. Il déploie un univers numérique onirique où la géométrie stricte des plateformes contraste avec les formes bioluminescentes des Orbes et des entités. L’ambiance est une bataille constante entre la lumière fluorescente et une « Ombre maléfique » qui menace de corrompre le monde.
Cette dichotomie visuelle sert intelligemment le gameplay. Les éléments interactifs sont clairement définis par leur couleur et leur luminosité, offrant une lisibilité parfaite malgré l’atmosphère parfois surréaliste. Le choix des couleurs (souvent des néons vifs sur des fonds sombres) crée une atmosphère mystérieuse et légèrement mélancolique, rappelant parfois des titres comme Rez ou Lumines pour son côté hypnotique, mais avec une approche plus minimaliste.
La bande-son, essentielle, est composée de nappes synthétiques et ambiantes qui renforcent l’aspect immersif de l’univers. Le son n’est pas qu’un accompagnement ; il est intégré aux énigmes elles-mêmes, notamment dans les sections basées sur le rythme.
L’histoire est délibérément cryptique. On incarne une étincelle d’énergie naviguant entre les Orbes pour raviver un monde mystérieux. L’Ombre sert d’antagoniste conceptuel, mais la narration reste en arrière-plan, laissant la place à la pure contemplation et à la résolution de puzzles. C’est une force : le jeu ne s’embarrasse pas d’un récit lourd, il se concentre sur l’interaction cerveau-machine.

Avec plus de 40 salles conçues à la main réparties sur 8 chapitres, Orbyss offre une durée de vie très satisfaisante pour un jeu de ce genre. La difficulté monte en puissance de manière cohérente, et les derniers chapitres peuvent nécessiter de longues sessions de réflexion pure.
La rejouabilité est assurée par des défis annexes et des succès invitant à l’élégance de la résolution. Certains succès demandent de trouver la solution en un minimum de changements d’Orbe ou en un temps record, transformant les salles en véritables problèmes d’optimisation. C’est un régal pour les speedrunners logiques et ceux qui cherchent la solution « parfaite ».
Orbyss est un travail d’orfèvre indépendant. Il se place sans rougir aux côtés des grands jeux de réflexion comme Portal 2 (pour l’introduction progressive des outils) et Q.U.B.E. (pour l’environnement minimaliste et abstrait). C’est un jeu qui fait confiance à l’intelligence du joueur et qui ne lui donne jamais de solution facile. Si vous recherchez un défi stimulant, parfaitement équilibré et enveloppé dans une ambiance numérique captivante, Orbyss est l’un des meilleurs puzzlers de l’année.
On aime :
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L’élégance du level design et la progression des mécaniques. 
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Le concept intelligent de « co-op en solo » avec le changement d’Orbe. 
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L’ambiance audiovisuelle hypnotique et l’accessibilité des puzzles sonores. 
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La concentration sur la logique pure, sans pixel hunting ou réflexes. 
On regrette :
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Le manque d’une véritable fin narrative pour ceux qui chercheraient un contexte plus étoffé. 
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Légère courbe de difficulté abrupte dans le dernier tiers du jeu. 
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L’utilisation initiale de Steam VR reportée par certains utilisateurs (vérifiez les configurations). 

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