Dans un paysage vidéoludique souvent dominé par l’action explosive ou l’horreur angoissante, Hoomanz! propose une bouffée d’air frais, ou plutôt, une obscurité réconfortante. Développé par le studio Koffeecup, ce jeu d’aventure furtive vous place dans les grandes pattes de Shoo, le gardien mythique de la planète Erf. Autrefois un lieu de paix enveloppé de nuit éternelle, Erf est désormais envahi par les « Hoomanz » (des humains) bruyants, maladroits et, pire que tout, porteurs de lumière aveuglante. La mission de Shoo, malgré son désir évident de faire la sieste : les effrayer jusqu’à ce qu’ils déguerpissent de la planète.
Loin des mécaniques de combat traditionnelles, Hoomanz! se positionne comme un titre familial, doux et humoristique, misant tout sur la créativité et l’infiltration non létale.
La mécanique centrale et la plus réussie du jeu repose sur la double nature de Shoo. L’obscurité est l’alliée de la nature sur Erf, et la lumière son ennemie.
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Dark Shoo : Rapide, féroce et effrayant. C’est la forme que vous utilisez pour vous déplacer efficacement et, surtout, pour l’acte final de frayeur.
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Light Shoo : Lent, vulnérable, mais incroyablement mignon et « câlinable » – un destin que Shoo exècre.
Le cœur du gameplay consiste à naviguer dans des niveaux riches en végétation et en pièges environnementaux, tout en exploitant cette dualité. Pour chasser un Hooman, il ne suffit pas d’arriver en courant. Vous devez d’abord les stresser en utilisant l’environnement.
C’est là que l’inventivité prend le dessus. Le kit d’outils de Shoo est plein de malice : saboter des lumières pour créer des zones d’ombre cruciales, attirer les Hoomanz avec un miaulement mignon (Light Shoo), lancer des objets pour détourner leur attention, ou déclencher des « jumpscares » de yéti gelé. Chaque rencontre est un petit puzzle d’infiltration. Vous devez observer les rondes des Hoomanz, comprendre leurs schémas de comportement (souvent risibles, comme un Hooman jouant du banjo ou faisant maladroitement ses besoins) et orchestrer la séquence de stress parfaite. Une fois leur jauge de stress remplie, un coup de Dark Shoo suffit à les « yeeter » hors de la planète avec un cri hilarant.
Le jeu met en avant une structure non punitive. Il n’y a ni checkpoints frustrants ni écran de fin de partie punitif, ce qui renforce son attrait pour les joueurs occasionnels et les familles. L’accent est mis sur l’expérimentation et l’humour plutôt que sur la performance parfaite.
Visuellement, Hoomanz! impressionne par son utilisation de l’Unreal Engine 5, créant des environnements fantaisistes et pittoresques sur la planète Erf. La direction artistique est charmante, avec des modèles de personnages stylisés et des animations fluides.
Mais ce qui fait le charme du titre, c’est son humour omniprésent. Les Hoomanz, avec leurs cris enregistrés par l’équipe de développement elle-même et leurs maladresses constantes (glissades sur la glace, panique grotesque), sont une source de rires permanente. Le contraste entre le gardien mythique un peu grognon et les envahisseurs humains totalement ridicules fonctionne à merveille.
La bande-son et le design sonore soutiennent parfaitement l’atmosphère, avec des mélodies douces lors de l’exploration et des effets sonores comiques lors des interactions avec les Hoomanz.
Hoomanz! réussit le pari de créer un jeu d’infiltration où l’objectif n’est pas de tuer ou de neutraliser, mais de faire rire et de résoudre des énigmes. Sa mécanique de dualité jour/nuit (Lumière/Obscurité) est ingénieuse et bien exploitée, offrant une variété surprenante dans la manière d’aborder chaque Hooman.
Bien que les joueurs aguerris puissent trouver le défi global un peu léger, l’expérience est parfaitement calibrée pour les amateurs de jeux cozy et de titres familiaux. C’est un conte charmant sur la protection de la nature, raconté avec un sens de l’humour unique. Un excellent ajout à toute bibliothèque pour une soirée de jeu détendue.

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