Tormented Souls 2 n’est pas qu’une simple suite, c’est une déclaration d’amour viscérale au survival horror classique des années 90, à la Resident Evil et Silent Hill de l’époque PS2. Le titre prend tout ce qui a fait le succès du premier opus – les angles de caméra fixes, les énigmes retorses et l’atmosphère anxiogène – pour les magnifier dans l’enceinte cauchemardesque du Saint-Jérôme. Caroline Walker y mène une quête désespérée et nous avec, dans une ambiance à couper le souffle.

La première chose qui frappe, c’est le choix radical et assumé des angles de caméra fixes. Loin d’être un artifice désuet, cette contrainte technique est ici utilisée avec brio pour exacerber la tension. Chaque plan est un tableau macabre, masquant ce qui se trouve au coin du couloir ou derrière une porte, transformant la simple progression en une épreuve nerveuse. On ne voit pas l’horreur arriver, on la ressent venir, créant un sentiment d’impuissance et de vulnérabilité rare dans le jeu moderne.

L’environnement, l’Hôpital Saint-Jérôme, est un personnage à part entière. Oubliez les grandes cartes ouvertes : ici, on parle d’un level design labyrinthique, intelligent, qui force la mémorisation et l’exploration minutieuse. Les textures poisseuses, l’éclairage chiche et le bruit des pas résonnant sur le carrelage froid cimentent une ambiance d’une lourdeur insoutenable. Le jeu excelle à manipuler l’espace et la lumière pour vous faire sentir constamment traqué et en infériorité numérique.
Le cœur de Tormented Souls 2 réside dans son équilibre parfait entre énigmes complexes et gestion de ressources. L’aspect « combat » est toujours présent, mais il n’est jamais la priorité. Les munitions sont rares, les armes peu fiables, et l’affrontement direct est souvent synonyme de mort certaine. Le jeu vous pousse à l’évitement, à la fuite et, surtout, à la réflexion.

Les puzzles sont le véritable point fort. Loin des interrupteurs basiques, ils exigent de lire des notes, de corréler des informations entre plusieurs pièces et de manipuler des mécanismes tordus. Certains demanderont de faire preuve d’une attention aux détails quasi maladive, récompensant le joueur qui prend le temps de s’immerger totalement. Cet aspect fait de vous un véritable enquêteur, et non un simple soldat de l’horreur.
Caroline Walker est plus fragile que jamais, et la gestion de l’inventaire (limité !) est cruciale. Chaque seringue, chaque boîte de balles, et chaque sauvegarde manuelle (via des bobines de magnétophone) est une décision qui compte, renforçant le côté survival pur et dur de l’expérience.
Techniquement, le titre est une belle réussite. Le studio a amélioré le rendu visuel de son moteur pour rendre les couloirs de l’hôpital encore plus dérangeants. Le travail sur le sound design est particulièrement remarquable : les grincements, les murmures lointains et le silence oppressant sont des outils d’horreur plus efficaces que n’importe quel jumpscare.

Cependant, comme ses aînés, Tormented Souls 2 n’est pas exempt de défauts. Les déplacements de Caroline peuvent sembler un peu lourds, voire frustrants lors des phases d’esquive rapide. De plus, la difficulté des énigmes, bien que gratifiante, pourrait s’avérer rédhibitoire pour les néophytes du genre.
Tormented Souls 2 est la preuve que la formule classique du survival horror est loin d’être éteinte. C’est un jeu qui n’a pas peur d’être difficile, exigeant et terrifiant. Si vous avez grandi avec les manoirs et les hôpitaux abandonnés de l’ère 32/128 bits, ce titre est fait pour vous. Préparez vos nerfs.
On a aimé
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Atmosphère et Caméras Fixes : Ambiance horrifique d’une densité rare, brillamment mise en scène par les angles de caméra classiques, maximisant la tension. 
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Énigmes et Level Design : Puzzles complexes et intelligents intégrés à un Hôpital Saint-Jérôme labyrinthique qui récompense l’exploration minutieuse. 
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Survival Pur : Gestion de ressources (munitions, santé) extrêmement limitée et salvations manuelles, forçant une stratégie de pure survie. 
On a moins aimé
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Maniabilité Pataude : Déplacements et changements de caméra rigides, pouvant être frustrants lors des phases d’urgence ou d’esquive rapide. 
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Rigueur des Énigmes : La difficulté très élevée des puzzles peut mener à des blocages importants et à de la frustration. 
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Allers-Retours Forcés : La structure en dédale du jeu impose de fréquents et longs allers-retours entre les zones pour progresser. 

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