Le jeu de plateforme/puzzle isométrique culte est de retour avec un second volet qui veut rendre un nouvel hommage vibrant à l’ère 8-bits, tout en bousculant nos attentes. Pari réussi ? Absolument, et avec l’art et la manière !
On se souvient tous du petit coup de cœur qu’avait été le premier Lumo en 2016 : une lettre d’amour non dissimulée aux classiques isométriques britanniques des années 80 et 90, à la manière d’un Knight Lore ou d’un Head over Heels. Lumo 2 reprend cette formule avec brio, mais refuse de se contenter d’être une simple resucée.
Dès les premières minutes, on retrouve cette atmosphère de caverne labyrinthique et mystérieuse, pleine de salles-énigmes à la géométrie trompeuse. Le style visuel, bien que toujours ancré dans un charme rétro, est plus fin, les animations plus fluides. Cependant, la vraie surprise, la voici : le jeu ne se limite plus à l’isométrie.
Triple Eh?, le studio derrière le jeu, nous avait promis une aventure où les dimensions et les perspectives changent, et c’est le cas. Dès que l’on franchit certains portails, le jeu bascule ! On se retrouve en vue de côté pour un passage de pur plateforme 2D, puis en vue à la première personne pour un mini-jeu d’arcade à l’ancienne, ou même dans un délire de type genre-twist complètement inattendu. Ces changements constants injectent une énergie folle et font que l’ennui est un concept étranger à Lumo 2.
Cependant, il faut être honnête : le genre isométrique a ses exigences. La gestion de la profondeur pour les sauts de précision est, encore une fois, le principal obstacle. Le jeu demande une période d’adaptation non négligeable. Si les morts peuvent parfois sembler injustes, elles sont inhérentes au style choisi par les développeurs. Il ne s’agit pas tant d’un défaut de Lumo 2 que d’une caractéristique du genre, un « mal nécessaire » qui rend la réussite d’un saut particulièrement gratifiante.
L’aspect Metroidvania, plus prononcé, encourage l’exploration. Chaque salle est un puzzle box artisanal qui demande de l’observation et de la précision. Le plaisir de débloquer un nouvel outil ou une nouvelle capacité, et de se dire « Ah ! Je peux enfin aller chercher ce canard (l’un des collectibles les plus ardus) dans la salle 24 ! », est intact.
Cette capacité à bousculer les genres empêche toute lassitude. L’intégration de ces segments, si elle peut parfois casser le rythme pour le puriste du puzzle, est un pari audacieux qui insuffle une énergie moderne à l’expérience rétro. C’est l’âme du Metroidvania revisité : on explore, on obtient un nouvel objet ou une nouvelle perspective, et l’on se demande où le jeu va nous emmener ensuite.
Avec plus de 100 salles à explorer, 25 cassettes cachées (pour la dose de lore et de musique rétro) et les trois mini-jeux arcades à maîtriser, la durée de vie est excellente, surtout pour ceux qui aiment dénicher les secrets.
Lumo 2 est bien plus qu’une simple suite. C’est une évolution intelligente et audacieuse. Il prend le meilleur de son prédécesseur – le charme, l’hommage à l’ère 8-bits, le level design malin – et l’amplifie avec des rebondissements de gameplay constants et des changements de genre surprenants. Si vous aimez les jeux de plateforme/puzzle qui récompensent l’exploration, l’expérimentation et, surtout, qui ont une âme, Lumo 2 est une évidence. Rembobinez la cassette, l’aventure vous attend.
Graphismes⭐️⭐️⭐️⭐️Esthétique rétro maîtrisée, couleurs vibrantes et améliorées par rapport au premier opus. Le charme opère.
Jouabilité⭐️⭐️⭐️Précise dans l’absolu, mais la perspective isométrique inhérente au genre lui coûte une étoile en raison des imprécisions qu’elle génère.
Bande-son⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️Un régal de puces sonores, de musiques inspirées de l’ère 8-bits, et des bruitages qui font mouche. Parfaitement dans le thème.
Durée de vie⭐️⭐️⭐️⭐️100+ salles à explorer et une grande rejouabilité grâce aux nombreux collectibles et mini-jeux. Très généreux.
Ambiance⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️L’hommage est total. Drôle, mystérieux, nostalgique. On se sent vraiment plongé dans un classique de l’époque C64/Amiga.
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