Sur la scène saturée du Hack & Slash, Concubine débarque avec un pitch qui claque. Oubliez les quêtes épiques dans les forêts enchantées de l’Europe, ici, nous sommes l’assassin privé d’un Sultan, plongeant dans un Istanbul médiéval revisité par une vision de Dark Fantasy aussi sombre que sensuelle. Développé par Upgrade Entertainment, le jeu n’est pas encore terminé, loin de là (son statut d’Accès Anticipé le rappelle brutalement), mais il dégage d’emblée un potentiel fascinant, une lame de Damas à double tranchant qu’il faut absolument examiner.

Ce qui captive immédiatement, c’est l’écrin. L’ambiance d’Istanbul médiévale, infusée par les mythes d’Asie Mineure, offre une bouffée d’air frais. On s’écarte des clichés pour embrasser un cadre riche, entre ruelles mystiques et sites emblématiques, où l’on incarne notre Concubine dans sa mission d’infiltrée. Le jeu ne s’excuse pas de son côté « Mature » ; il assume une esthétique ultra-sensuelle, mais il le fait avec une certaine dignité artistique. La personnalisation, d’ailleurs, est l’une des pierres angulaires de l’expérience : les outils fournis sont d’une rare granularité, permettant de sculpter son héroïne – et les trois compagnes féminines qui peuvent l’accompagner – avec une précision chirurgicale, allant bien au-delà des simples curseurs habituels. Cette liberté créative, couplée à l’idée d’aménager et de gérer sa base (le fameux Harem), ancre l’expérience dans quelque chose d’intime et de personnel, loin du simple loot frénétique.

Pourtant, c’est bien un ARPG Hack & Slash dans ses tripes. L’Accès Anticipé se concentre logiquement sur les fondations, la boucle de combat. L’intention des développeurs est claire : proposer un affrontement « rapide et lisible », articulé autour du changement d’armes à la volée et de l’usage dynamique des capacités spéciales. Le rythme doit être trouvé pour esquiver efficacement et gérer les vagues d’ennemis. Mais la vraie saveur tactique vient de l’équipe : pouvoir constituer un groupe de trois guerrières dont les compétences s’entremêlent est une excellente idée. Face aux boss tirés de la mythologie anatolienne, cette dimension tactique devient vitale, récompensant ceux qui optimisent la composition et l’équipement de leur escouade. Le feeling y est, mais il faut admettre que la maniabilité, le polish général, est encore à affiner.

Et c’est là que l’on touche aux aspérités de l’Early Access. Soyons clairs : Concubine est un chantier. Les sessions de jeu ne sont pas exemptes de pépins techniques, de plantages inopinés, de fatal errors qui rappellent la nature précoce du titre. On notera aussi des bugs cosmétiques frustrants, comme l’équipement qui peut disparaître. C’est le prix à payer pour être un testeur précoce, mais c’est un point à ne pas ignorer si l’on recherche une expérience lisse et sans accroc. Heureusement, Upgrade Entertainment semble engagé, avec une feuille de route publique et une écoute attentive des retours communautaires, ce qui est gage d’espoir. Des mises à jour pour l’interface utilisateur et la localisation sont déjà dans les tuyaux.

Si vous attendez un jeu fini et narratif, attendez la version 1.0. Mais si, comme moi, vous êtes excité par un univers exotique, une profondeur de personnalisation rarement vue, et le potentiel d’un ARPG qui mise sur la tactique de groupe, Concubine mérite d’être suivi de très près. C’est un diamant brut, encore fragile, mais dont les facettes promettent de briller.

Actuellement, je lui donnerais un 12/20 pour l’état brut, mais son potentiel grimpe facilement à 16/20.

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