AMPLITUDE Studios, les alchimistes de la stratégie française, frappent un grand coup. Après avoir redéfini le genre du 4X (eXploration, eXpansion, eXploitation, eXtermination) avec le premier Endless Legend, ils nous offrent une suite qui s’annonce déjà monumentale : ENDLESS Legend 2.
Lancé le 22 septembre 2025 en Accès Anticipé (Early Access), ce titre propulse les joueurs sur Auriga, une planète océanique au bord du chaos, où chaque décision sculpte un destin épique.
Ce que j’aime avec les factions d’Endless Legend 2, c’est qu’on n’a pas juste des armées génériques qu’on déplace sur une carte, mais de vraies civilisations avec une personnalité marquée. Chaque peuple a son style visuel qui saute aux yeux dès les premières minutes et ça donne une saveur particulière à chaque partie. On passe d’esthétiques tribales pleines de symboles mystiques à des designs plus technologiques ou élégants, et on sent que les développeurs ont voulu que tout soit immédiatement identifiable, sans avoir besoin de lire trois pages de lore pour comprendre qui est qui.
En avançant, on se rend compte que ce n’est pas seulement une question d’apparence mais aussi d’approche. Les factions imposent une manière de jouer, presque comme si elles nous forçaient à voir le monde à travers leurs yeux. L’une pousse à l’expansion et à la conquête, une autre valorise la diplomatie et l’exploration, tandis que certaines préfèrent s’adapter aux changements du terrain provoqués par les marées. Du coup, même quand on connaît bien les mécaniques, on est toujours obligé de revoir sa stratégie, ce qui empêche la routine de s’installer.
Ce qui me plaît le plus, c’est cette impression d’incarner une histoire différente à chaque nouvelle partie. Choisir une faction, ce n’est pas seulement prendre un bonus ou une couleur, c’est entrer dans une ambiance et un état d’esprit particulier. On finit par s’attacher à leurs manières de faire, à imaginer le récit qu’ils construisent dans ce monde en mutation, et c’est ce côté récit vivant qui me donne envie de relancer encore et encore une partie, juste pour voir jusqu’où je peux aller avec une autre vision du monde.
Visuellement, la première claque vient de la carte hexagonale qui se transforme en véritable tableau vivant. Les couleurs claquent sans jamais devenir criardes, les ombres s’étirent doucement et la topographie des lieux donne vraiment l’impression que chaque colline et chaque vallée a une histoire à raconter. Ce n’est pas seulement joli, c’est aussi cohérent, l’interface se fond dans l’univers et on a presque l’impression de manipuler un vieux grimoire illustré qui aurait pris vie sous nos yeux.
Mais ce qui m’a vraiment accroché, c’est cette ambiance de monde en mouvement. Les marées qui redessinent la carte apportent une dynamique incroyable : des zones apparaissent, d’autres disparaissent, et on a la sensation que la planète respire. Chaque partie devient alors visuellement unique. Oui, il reste encore quelques textures à polir, mais l’identité graphique est déjà si forte que je me surprends à zoomer juste pour admirer le paysage au lieu de planifier ma prochaine conquête.
Sur le plan du gameplay, on retrouve bien sûr les bases du 4X classique — exploration, expansion, exploitation, extermination — mais toujours avec cette petite touche qui change tout. Là où d’autres jeux du genre peuvent sembler mécaniques, Endless Legend 2 donne l’impression que chaque décision fait partie d’un récit plus grand, comme si chaque choix écrivait la destinée de son peuple.
La gestion du monde vivant est une des grandes forces du jeu. Les marées ne sont pas un simple effet visuel mais un vrai bouleversement stratégique. On peut perdre un port clé ou voir surgir une nouvelle opportunité en un tour, ce qui oblige à s’adapter en permanence. Cette instabilité apporte une tension particulière, presque comme si la planète elle-même faisait partie des adversaires.
Enfin, le système de combats ajoute une dimension tactique bienvenue. Il ne suffit pas d’empiler des unités : le placement, la synergie et l’usage du terrain peuvent complètement inverser une bataille. On peut gagner en infériorité numérique simplement en jouant intelligemment, et cette sensation est grisante. Combiné aux choix d’économie et de politique, tout s’imbrique pour créer une boucle où chaque aspect nourrit l’autre, donnant au jeu un équilibre rare entre réflexion posée et tension pure.
Je trouve que c’est ce qui fait la différence entre un bon jeu de stratégie et un grand jeu de stratégie : un jeu qui vous force à changer votre cerveau quand vous changez de faction. Et visiblement, ENDLESS Legend 2 excelle déjà là-dedans, même en Accès Anticipé.
Je sais que le terme « Accès Anticipé » peut faire peur. Mais ici, on parle d’AMPLITUDE Studios. Ce sont des pionniers du développement communautaire. Ils ont toujours impliqué leur base de joueurs, écoutant les retours pour équilibrer, modifier et façonner leurs jeux.
Graphismes : ⭐⭐⭐⭐☆ (4/5)
Factions : ⭐⭐⭐⭐⭐ (5/5)
Gameplay : ⭐⭐⭐⭐☆ (4/5)
Note globale : 17/20
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