Il y a des jeux qui se contentent de nous distraire, et d’autres qui essaient carrément de nous plonger dans une autre dimension. Katanaut, c’est exactement ça, un plongeon brutal dans l’espace, mais pas le bel espace plein d’étoiles romantiques qu’on aime admirer dans un planétarium. Ici, c’est l’espace pourri, infesté, rongé par une horreur cosmique qui te colle à la peau dès les premières minutes. Tu débarques dans une station spatiale qui a viré au cauchemar, et tu sens immédiatement que ta survie ne tient qu’à ta lame et à ton sang-froid.

L’ambiance est ce qui m’a frappé en premier. Chaque couloir est une invitation à la paranoïa. Tu avances doucement, tu tends l’oreille, et tu sais que quelque chose va surgir… mais tu ignores quand. Les développeurs ont clairement compris que l’horreur, la vraie, ce n’est pas les jumpscares gratuits, c’est l’attente, la sueur froide qui coule avant le choc. C’est un jeu qui joue avec tes nerfs, mais aussi avec ta curiosité, parce qu’il réussit à te faire peur tout en te donnant envie d’aller toujours plus loin.

Côté gameplay, on est dans du métroidvania mélangé à du roguelite. En gros, tu explores, tu découvres des zones, tu trouves des améliorations qui te permettent de revenir plus fort… mais avec cette mécanique de run qui fait que la mort n’est jamais vraiment la fin. C’est malin parce que ça évite la frustration de recommencer à zéro, tout en gardant ce petit goût amer d’échec qui te pousse à t’améliorer. Les combats, eux, sont nerveux et techniques. Ton katana ne pardonne pas l’approximation : un coup mal placé, et c’est souvent toi qui termines en charpie.

Ce mélange de précision et d’exploration crée une boucle hyper addictive. J’ai eu cette impression de me dire “ok, encore une dernière run”, puis deux heures plus tard j’étais toujours dans la station, coincé entre l’envie de m’éloigner de ces horreurs et la tentation de voir ce qui se cachait dans la prochaine salle. C’est le genre de jeu qui teste ta patience, ton courage, et ta capacité à ne pas balancer la manette quand tu te fais pulvériser par un boss qui ne rigole pas.

Visuellement, c’est du pixel art sombre, mais pas le pixel art coloré et mignon qu’on voit dans plein de jeux indés. Ici, tout est moisi, poisseux, comme si la station elle-même te rejetait. Ça colle parfaitement avec l’ambiance. Et la bande-son, je ne vais pas mentir, elle est presque aussi agressive que les ennemis. Elle martèle, elle grince, elle amplifie chaque instant de tension. Si tu joues dans le noir avec un casque, prépare-toi à serrer les dents plus d’une fois.

Alors oui, Katanaut est exigeant. C’est un jeu qui ne prend pas le joueur par la main, qui ne cherche pas à te flatter. Il peut être frustrant, il peut être répétitif si tu n’aimes pas l’idée de mourir pour mieux revenir, et il peut même être éreintant mentalement. Mais c’est justement ça qui fait son charme. Dans un monde où beaucoup de jeux se veulent accessibles et confortables, celui-ci ose te mettre mal à l’aise et t’imposer un vrai défi.

Pour moi, Katanaut est une expérience qui plaira surtout à ceux qui aiment souffrir un peu dans leurs parties, qui adorent Hollow Knight, Dead Cells ou même les Souls pour ce côté “je perds, je recommence, je progresse malgré tout”. Si tu fais partie de ceux-là, tu vas te régaler. Mais si tu cherches un petit jeu du soir, léger et sans prise de tête, passe ton chemin : ici, la seule chose qui est légère, c’est la gravité artificielle de la station.

Au final, je dirais que Katanaut n’est pas qu’un jeu, c’est une plongée dans une atmosphère unique, une descente progressive dans une folie spatiale où tu n’as pas le droit de cligner des yeux. Ce n’est pas parfait, mais il a cette personnalité forte qui fait que tu t’en souviendras. Et franchement, combien de jeux indés peuvent se vanter de ça ?

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