Il y a des jeux qui débarquent sans trop de bruit et qui te rappellent direct une époque où tu passais tes soirées à enchaîner des parties de stratégie, à cliquer frénétiquement sur tes petites unités en priant pour qu’elles tiennent face à la vague ennemie. The Scouring fait partie de ceux-là, et même si on sent qu’il porte encore l’étiquette « Accès anticipé » collée sur le front, il a quelque chose de spécial qui accroche dès les premières minutes.
On est plongé dans un univers fantasy assez classique sur le papier, humains contre orcs, mais franchement ça marche toujours. Les décors sont propres, les animations fluides, et surtout il y a cette petite ambiance épique qui se dégage des batailles, avec des sorts qui claquent et des bâtiments qui s’effondrent quand tu as mal calculé ta défense. Rien de révolutionnaire, mais clairement efficace, surtout pour ceux qui aiment s’imaginer à la tête d’une armée en mode « commandant qui sauve le monde ».
Là où le jeu sort un peu du lot, c’est dans son côté hybride. Tu peux rester sur le schéma RTS pur et dur, avec gestion des ressources, construction de ta base et micro-management de tes unités. Mais tu peux aussi basculer en mode héros, et là c’est une toute autre vibe. Tu incarnes un champion, tu montes de niveau, tu récupères du loot et tu balances tes compétences comme dans un hack’n slash. Pendant que toi tu t’amuses à jouer les Avengers du champ de bataille, l’IA se charge de gérer ton armée. C’est un concept qui peut sembler un peu casse-gueule, mais honnêtement ça donne un rythme surprenant et ça évite la monotonie.
En multi, c’est le genre de jeu qui prend tout son sens. Jusqu’à huit joueurs peuvent s’affronter, et même si ça peut vite tourner à la foire d’empoigne, c’est là que tu te rends compte du potentiel. J’ai testé quelques matchs où les alliances se font et se brisent toutes les deux minutes, et c’est ce petit chaos contrôlé qui rend les parties funs. Ajoute à ça la possibilité de créer tes propres cartes et modes de jeu grâce au Workshop, et tu as un terrain de jeu qui peut durer des années si la communauté suit.
Évidemment, c’est un accès anticipé, donc tout n’est pas parfait. L’équilibrage n’est pas encore au point, certaines unités paraissent trop fortes, et il y a des moments où l’IA fait un peu n’importe quoi. Mais les devs semblent à l’écoute, ils balancent des patchs réguliers et prennent en compte les retours. Rien que ça, ça rassure, parce que tu sens qu’ils veulent vraiment peaufiner leur bébé et pas juste te vendre un brouillon.
Ce qui m’a aussi surpris, c’est à quel point ça tourne bien. Pas besoin d’avoir une machine de guerre pour profiter du jeu, même une config assez modeste peut faire tourner The Scouring sans broncher. Ça rappelle un peu l’époque des vieux Warcraft ou Age of Empires, quand tu pouvais jouer des heures sans craindre de voir ton PC s’envoler comme une fusée. C’est un point qui joue en sa faveur, surtout dans un monde où beaucoup de jeux demandent la carte graphique de la NASA.
The Scouring est un RTS qui sent bon la passion et qui a encore une belle marge de progression. Ce n’est pas le titre qui va faire trembler le genre du jour au lendemain, mais il a suffisamment de bonnes idées et de contenu pour mériter un coup d’œil. Si tu as grandi avec Warcraft 3 ou que tu cherches un jeu où la stratégie se mélange à un peu d’action RPG, ça vaut clairement le détour. Moi en tout cas, je me suis surpris à relancer des parties juste pour « tester vite fait », et comme souvent, ça s’est transformé en deux heures de jeu sans voir le temps passer.
Si tu as la fibre stratégique et un petit faible pour les expériences communautaires où ça évolue au fil du temps, garde un œil sur The Scouring, tu pourrais bien y perdre quelques soirées… et franchement, ce serait pas la pire des choses.
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