Quand j’ai lancé Neverwinter Nights 2 – Enhanced Edition sur ma PS5, j’ai eu ce mélange étrange entre excitation et crainte. Excitation, parce que j’allais replonger dans l’un des grands RPG de ma jeunesse. Crainte, parce que je savais que le jeu avait gardé son âge vénérable. Et dès l’écran titre, ça a confirmé : oui, c’est bien le vieux NWN2, mais remis dans un costume qui ne gratte pas. On a une interface lisible sur télé grand écran, la manette répond bien, et surtout, j’ai pu jouer affalé sur le canapé avec la même flemme noble qu’un mage qui préfère envoyer ses sbires au combat.

Le confort manette est une vraie bonne surprise. Naviguer dans les menus, gérer l’inventaire, passer d’un sort à l’autre, tout est fluide. Ça reste un RPG PC dans l’âme, donc parfois, tu sens que certaines commandes sont faites pour une souris, mais globalement, ça passe bien. Et puis sur PS5, le jeu tourne comme un charme, avec des temps de chargement rapides. Pour un titre de 2006, ça fait presque bizarre de voir tout s’enchaîner sans temps mort.

Côté contenu, c’est l’orgie médiévale : la campagne de base, les deux extensions, et la possibilité de refaire le tout avec des choix différents. Même sans mods (puisque sur PS5, on oublie), il y a largement de quoi s’occuper. Retrouver ces intrigues politiques, ces dialogues parfois un peu théâtraux, et ces combats où un mauvais jet de dé peut tout faire basculer, c’est comme réentendre une vieille chanson que tu connais par cœur. Sauf que cette fois, elle passe en HD.

Bien sûr, faut pas se mentir : graphiquement, on est loin de Baldur’s Gate 3. Les visages ont cette rigidité des années 2000, les animations de combat sont un peu raides, et certains environnements sentent la 3D d’école d’arts appliqués. Mais bizarrement, ça fait partie du charme. C’est comme regarder un vieux film fantastique avec des effets spéciaux un peu kitsch : au bout de dix minutes, tu t’en fiches, parce que l’histoire t’embarque.

Là où j’ai pris mon pied, c’est dans la construction du personnage. Sur PS5, même si on n’a pas la précision d’un clic, on a quand même accès à toutes les options, et c’est un plaisir de bidouiller son build. Mon moine demi-orc a fini par devenir un cauchemar ambulant pour les mages ennemis, et je ne compte plus le nombre de fois où un combat que je croyais perdu s’est fini avec un coup critique bien placé. Et ça, c’est ce qui manque à beaucoup de RPG modernes : cette sensation que ton personnage est le fruit de tes choix, bons ou mauvais.

Neverwinter Nights 2 – Enhanced Edition sur PS5, c’est un voyage dans le temps avec un ticket première classe. Ce n’est pas une refonte totale, mais c’est une restauration respectueuse qui rend le jeu confortable à jouer aujourd’hui. Si tu as connu l’original, tu retrouveras vite tes marques, et si tu débarques, prépare-toi à découvrir un RPG où la narration et les mécaniques sont au cœur de l’expérience. Moi, j’ai replongé, et cette fois, je compte bien aller au bout… sauf si un dragon décide encore de ruiner ma soirée.

Sur PS5, Neverwinter Nights 2 – Enhanced Edition mérite un solide 14/20 : un RPG culte qui revient avec un confort moderne, un contenu gargantuesque et toujours ce parfum unique de jeu de rôle papier. Pas de révolution graphique, mais assez de charme et de profondeur pour captiver tout fan de D&D prêt à passer outre ses rides.

CATEGORIES

Jeux Vidéo|Test

No responses yet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *