Ninja Gaiden: Ragebound, c’est un peu comme si un vieux ninja de 1989 s’était offert une cure de jouvence en 2025, et franchement, ça lui va bien. On y incarne Kenji Mozu, jeune membre du clan Hayabusa, envoyé pour défendre son village pendant que Ryu Hayabusa… eh bien, qu’il s’occupe de ses affaires de héros ailleurs. Pas besoin d’espérer une intrigue digne d’un roman : l’histoire est simple, presque prétexte, mais ça tombe bien, parce qu’ici, ce qui compte, c’est la vitesse, la précision et la satisfaction de couper un démon en plein vol avant même qu’il ne comprenne ce qui lui arrive.
Dès les premières minutes, on sent que le studio The Game Kitchen, déjà responsable de Blasphemous, a compris l’essence du Ninja Gaiden d’époque : un mélange de plateformes millimétrées et de combats où chaque erreur se paie cash. Sauf qu’ici, ils y ont ajouté un petit twist moderne. Le Guillotine Boost par exemple — cette attaque qui te propulse littéralement après avoir frappé un ennemi — devient vite un outil de mobilité presque plus fun que létal. On saute, on rebondit, on s’accroche, et on enchaîne les coups comme si on avait passé notre vie à s’entraîner dans une salle obscure remplie de tatamis et de shurikens.
Visuellement, le jeu joue la carte du pixel-art rétro, mais pas du pixel fainéant. Les animations sont fluides, les arrière-plans regorgent de détails, et la violence est aussi stylisée qu’exagérée, ce qui donne cette sensation de « rétro sanglant » qu’on ne voit pas si souvent. Ajoute à ça une bande-son nerveuse qui mélange mélodies 8-bits et touches plus modernes, et tu obtiens un cocktail qui sent la nostalgie mais qui ne vit pas dans le passé. Ce n’est pas juste un hommage, c’est une réinvention.
Côté gameplay, le jeu est un petit bijou de rythme. Chaque niveau est pensé pour alterner entre phases d’action pure et segments de plateforme technique, avec des checkpoints généreux qui évitent la frustration inutile. Les combats de boss sont, comme il se doit, des murs à franchir : patterns à apprendre, réflexes à aiguiser, et ce petit frisson quand tu sais que la moindre erreur te renverra à la case départ. Le mode Ragebound, qui te permet de sacrifier de la vie pour libérer une attaque dévastatrice, apporte une couche de stratégie bienvenue : tu veux jouer prudent, ou tout risquer pour un kill rapide ?
Bien sûr, tout n’est pas parfait. La campagne principale se boucle en six à huit heures, ce qui peut laisser sur sa faim les plus gourmands. L’histoire, elle, ne se donne pas la peine de surprendre, et le système d’améliorations reste assez minimaliste. Mais en contrepartie, le jeu invite clairement à être refait : secrets à dénicher, niveaux à optimiser, mode difficile à débloquer… Bref, si tu as l’âme d’un speedrunner ou simplement envie de revivre les sensations, il saura te garder.
Ninja Gaiden: Ragebound, c’est comme un vieux katana parfaitement affûté : pas besoin d’artifices, juste une prise en main impeccable et une efficacité redoutable. C’est court, c’est intense, et ça donne envie de relancer la partie juste pour sentir à nouveau ce flow. Je ne sais pas si c’est l’effet pixel, la précision des contrôles ou la satisfaction de couper un démon en deux avec style, mais j’ai passé la manette avec ce sourire idiot que seuls les bons jeux savent provoquer.
Ninja Gaiden: Ragebound décroche un solide 14,5/20, offrant une action nerveuse et des contrôles précis dans un pixel-art réussi, parfait pour les amateurs de challenge rapide, malgré une histoire légère et une durée de vie un peu courte.
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