Je ne pensais pas qu’un jour je jouerais à un jeu où l’objectif principal est de retrouver ma voiture dans des parkings géants pendant que mon psy me parle. Et pourtant, A Dream About Parking Lots existe, et il m’a bien eu. À mi-chemin entre le simulateur de marche étrange et la séance de thérapie déguisée, ce petit ovni narratif m’a emmené dans un trip minimaliste aussi absurde que surprenant. Ce n’est pas un jeu où on gagne, c’est un jeu où on cherche. Et parfois, ce qu’on trouve n’a rien à voir avec une bagnole.
Le principe est simple : tu te retrouves dans cinq rêves différents, chacun étant un labyrinthe géant de parkings plus ou moins tordus. Ton seul outil, c’est une télécommande de voiture, comme celle qu’on a tous, qui fait « bip bip » quand tu appuies dessus. Le jeu te laisse complètement libre, sans flèche, sans carte, sans “quêtes secondaires” à part cette obsession : retrouver ta voiture. Et pendant que tu cherches, une voix te parle. Ton thérapeute. Parce que bien sûr, chercher ta voiture dans un rêve, c’est une métaphore. On est dans le domaine du symbolique, du flou, de l’introspectif.
Ce que j’ai aimé, c’est que la voix du psy n’est pas juste là pour faire joli. Elle te pose des vraies questions, sur toi, sur ce que tu ressens, sur ta créativité. Et parfois, c’est toi qui inverses les rôles et tu le questionnes à ton tour. Ça reste très calme, très posé, mais on sent que le jeu veut aller plus loin que “voici ta voiture, bravo, à demain”. Il veut te faire réfléchir. Et ça m’a surpris : entre deux colonnes en béton, je me suis retrouvé à réfléchir sur mon rapport au contrôle, à l’échec, à ce que j’essaie de créer (ou pas) dans ma vie.
Visuellement, le jeu n’essaie pas d’impressionner. On dirait un vieux jeu PS1 vu dans un rêve embrumé. Les textures sont floues, les formes sont un peu cassées, tout est étrange sans être laid. Ça colle parfaitement à l’ambiance. Tu n’es pas dans la vraie vie, tu es dans un cerveau qui tourne en boucle pendant la nuit. La musique est minimaliste, souvent du piano, avec parfois juste des bruits de pas ou le bip de la voiture. Rien de stressant, juste un fond sonore pour accompagner ta promenade mentale.
Le jeu est très court : j’ai mis environ 35 minutes pour le finir. On ne peut pas vraiment y rejouer, à moins d’avoir envie de revivre l’expérience avec d’autres réponses dans les dialogues. Ce n’est pas un jeu qu’on lance pour se détendre ou pour “s’amuser” au sens classique. C’est un moment. Une parenthèse. Un truc qui te fait te dire « ah ouais, c’est vrai que je rêve souvent que je suis perdu quelque part… ». Et mine de rien, ça t’accompagne un moment après avoir quitté l’écran.
A Dream About Parking Lots m’a surpris. Par sa simplicité, par son étrangeté, et surtout par sa sincérité. Ce n’est pas un jeu parfait, ni spectaculaire, mais il a une vraie personnalité. Si tu es curieux, que tu aimes les jeux qui sortent un peu des rails et que tu veux vivre quelque chose de différent (sans y passer 10 heures), je te le conseille sans hésiter. Et puis, qui sait ? Peut-être que la prochaine fois que tu feras un rêve chelou dans un parking, tu appuieras sur ta clé, juste pour voir si quelqu’un te répond.
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