Bon. On ne va pas se mentir, il y a des jours où on a juste envie de tout envoyer valser. De pousser des trucs. De démolir des machins. De soulever des tonnes de métal comme si c’était du carton. Et c’est là que Giant Machines 2017 débarque, les chenilles pleines de cambouis, avec ses énormes véhicules et son amour des moteurs à diesel. Un jeu qui ne fait pas dans la finesse, mais alors pas du tout. Et franchement, ça fait du bien.
Tu démarres tranquille, au volant d’un bulldozer qui a clairement vu plus de terrain que tous les SUV de ton quartier réunis. Les missions s’enchaînent et très vite tu te retrouves à faire avancer une navette spatiale à coups de pelleteuse et de remorque géante. Oui, littéralement. Le but du jeu, c’est de préparer le décollage d’une navette en utilisant sept engins de chantier plus massifs les uns que les autres. Et là tu te dis : « Mais qui a eu cette idée géniale (ou folle) ? »
Les commandes sont assez réalistes. Comprendre : il va falloir utiliser chaque levier, chaque bouton, chaque klaxon (ok, pas le klaxon, mais j’ai essayé quand même). Tout est lent, lourd, bruyant. Et c’est là tout le charme. On n’est pas dans Forza ici, mais dans une espèce de ballet mécanique où chaque mouvement demande réflexion, patience, et parfois une bonne dose de jurons quand tu rates un virage à cause de la caméra capricieuse.
Graphiquement, on est plus proche de l’âge industriel que de la révolution numérique. C’est propre, mais sans plus. Disons que tu ne restes pas pour les paysages. Ce qui accroche, c’est l’ambiance : tu as une radio old-school qui diffuse des synthés années 80 pendant que tu déblayes un site au Groenland. C’est presque romantique. Si tu aimes les trucs froids, rouillés et monumentaux.
Le jeu te balade un peu partout : Canada, Floride, Missouri… et à chaque fois, tu as une mission de chantier à accomplir. On pourrait croire que c’est répétitif, mais non, ça se renouvelle plutôt bien. Un coup tu mines du minerai, un autre tu soulèves des structures dignes d’un Transformers. Et si tu as un petit côté compétiteur, il y a un mode « Time Attack » à débloquer à la fin. Genre “vas-y, fais mieux, mais plus vite”, tout en gardant le poids de cinquante tonnes sur les bras.
Maintenant soyons honnêtes : Giant Machines 2017 a quelques boulons mal serrés. La maniabilité est parfois hasardeuse, certaines missions sont un peu longues pour ce qu’elles racontent, et si tu n’as pas un petit faible pour les gros véhicules, tu risques de décrocher avant la moitié. Mais si tu adores le bruit du moteur qui tousse, et l’idée de diriger une pelle mécanique plus haute qu’un immeuble, ce jeu va te parler.
Ce que j’ai le plus aimé ? Ce sentiment de puissance tranquille. Tu es seul, dans ta cabine, concentré, et tu déplaces des montagnes. Littéralement. Ce que j’ai le moins aimé ? Quand j’ai dû déplacer une batterie d’un point A à un point B… pendant dix minutes. Oui, une batterie. Géante, certes. Mais quand même. C’était un peu le moment “service de livraison d’objets pas très fun”.
Giant Machines 2017, c’est une sorte de rêve de gosse pour ceux qui voulaient déjà conduire un camion avant même de savoir marcher. C’est lent, bruyant, parfois maladroit, mais c’est surtout un jeu qui ne ressemble à aucun autre. Et parfois, ça suffit largement pour passer un bon moment.
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