Quand on m’a proposé de tester Demolish & Build 3, j’ai d’abord pensé que c’était encore un de ces jeux de construction où tu poses des briques pendant trois heures pour monter un muret. Eh bien non, ici on ne construit pas, on détruit. Et pas juste avec un petit marteau : on parle de bulldozers, de boules de démolition, de dynamite et de grosses machines qui font du bruit. C’est un rêve d’enfant pour tous ceux qui, comme moi, ont déjà cassé un meuble IKEA par frustration ou par curiosité scientifique.
Dès les premières minutes, le jeu te plonge dans la peau d’un entrepreneur du chaos. Ton job ? Répondre à des contrats de démolition et gérer ton entreprise. Oui, parce qu’il ne s’agit pas juste de tout faire péter au hasard : il faut organiser ton budget, réparer tes machines, engager des ouvriers (pas toujours très futés) et surtout choisir la bonne méthode pour pulvériser une vieille station-service sans emporter le fast-food d’à côté. Ce serait bête de perdre des clients potentiels pour une histoire de burger carbonisé.
Le gameplay est plus varié qu’il en a l’air. Tu peux alterner entre la vue à la première personne pour manier ton marteau ou poser des explosifs, et la vue à la troisième personne quand tu conduis des engins de chantier plus gros qu’une maison. Et crois-moi, il y a un plaisir étrange à voir un immeuble s’effondrer lentement pendant que tu fais vrombir ta pelleteuse comme un patron. Les contrôles sont un peu rigides au début, surtout quand tu essaies de tourner sur place avec une grue de 40 tonnes, mais on s’y fait. Après tout, Rome ne s’est pas détruite en un jour.
Graphiquement, Demolish & Build 3 ne va pas faire trembler les triple A. Les textures sont parfois un peu fadasses, les personnages ont un look qui hésite entre « je sors de GTA San Andreas » et « j’ai été généré par une IA en 2016 », mais il y a quelque chose de charmant dans cette ambiance un peu brute. Le vrai plaisir visuel vient de la physique : voir un mur s’écrouler brique par brique, c’est presque poétique. Enfin, si on aime la poésie version gros marteau.
Ce qui m’a surpris, c’est la dimension presque stratégique du jeu. Tu dois planifier tes achats, entretenir ton matériel (sinon il finit par ressembler à un grille-pain rouillé), et parfois revenir sur des chantiers pour terminer un détail que tu avais oublié. On se rend vite compte que casser des choses, ce n’est pas si simple. Ça demande de la méthode, de la précision, et parfois un peu de recul. Surtout si tu viens de poser une charge explosive sans vérifier si ton ouvrier Igor est encore dans le bâtiment.
Il y a aussi une petite dose d’humour bien dosée, parfois involontaire, comme les dialogues absurdes avec tes employés ou ces clients qui veulent que tu démolisses leur maison parce qu’ils « n’aiment plus la couleur des murs ». D’accord, pourquoi pas. Et puis ce jeu t’offre l’occasion rare de devenir ce qu’aucun conseiller d’orientation ne t’a jamais proposé : un maître démolisseur professionnel. Avoue que ça claque mieux que « agent administratif ».
Alors oui, Demolish & Build 3 n’est pas parfait. Il y a quelques bugs de collision, des moments un peu longs où tu transportes du gravier d’un point A à un point B comme un esclave du gravat, et une bande-son qui ferait passer le silence pour un concert de rock. Mais malgré tout ça, on s’amuse, on se détend, et on développe un respect insoupçonné pour les ouvriers du BTP.
Demolish & Build 3, c’est le jeu parfait pour se défouler après une journée stressante, pour ceux qui aiment les gros véhicules, les murs qui tombent et le doux son d’un bâtiment qui s’écroule sous leurs pieds. Et honnêtement, entre casser des trucs virtuellement ou casser mon budget en achetant une nouvelle console, j’ai choisi.
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