Je ne m’attendais pas à accrocher autant à Eriksholm : The Stolen Dream, et pourtant me voilà à parler tout seul dans mon salon, à chuchoter des « non non non tourne pas ici » comme si mes persos allaient m’écouter, c’est ça la magie d’un bon jeu d’infiltration, on s’y croit, on s’y attache, et on stresse dès que le moindre garde commence à s’ennuyer et décide de faire un tour pile dans ma direction.
Le jeu démarre dans une ville nordique baignée dans une lumière d’hiver, grise mais belle, un peu comme un dimanche où t’as oublié que tout était fermé, on y suit Hanna, une ado qui a le flair, le courage, et zéro patience pour les dictatures locales, au début je me suis dit ok encore un jeu sérieux avec un ton grave et du drame familial, mais le rythme m’a vite embarqué, surtout dès que le gameplay se transforme en puzzle furtif à trois cerveaux avec Hanna, Alva et Sebastian chacun ayant leur utilité et leur petit truc qui fait sourire, comme Alva qui escalade tout ce qu’elle voit genre chat hyperactif.
J’ai aimé le côté très carré du level design, chaque tableau est pensé comme une mini salle d’évasion sans chrono, tu testes, tu rates, tu recommences, tu soupirs très fort quand un garde te grille alors que t’étais à deux mètres de la sortie, mais tu reviens parce que ça marche, c’est gratifiant, jamais injuste, et parfois même drôle sans le vouloir, mention spéciale à ces soldats qui paniquent dès qu’ils entendent un bruit mais oublient tout 10 secondes plus tard, comme si leur mémoire RAM avait été codée sous Windows 95.
Visuellement c’est franchement bluffant, les visages sont expressifs, les éclairages sont doux mais précis, et les cinématiques ont ce petit quelque chose d’émotion qui fonctionne, surtout si comme moi vous aimez les histoires d’amitié en temps de crise, c’est pas révolutionnaire mais c’est bien joué, bien écrit, et suffisamment humain pour que je m’inquiète pour ces trois têtes rousses à chaque checkpoint.
Niveau durée de vie j’ai mis une douzaine d’heures, sans me presser mais sans traîner non plus, et je trouve que c’est pile ce qu’il faut pour un jeu comme ça, le seul moment où j’ai levé un sourcil c’est quand j’ai compris que la linéarité était assumée, pas de liberté de ouf, pas de sortie de route possible, on suit le script mais au moins c’est un script malin, maîtrisé, et qui nous évite de tourner en rond ou de farmer pour rien.
Eriksholm m’a surpris comme un gâteau au gingembre qu’on prend par politesse et qu’on dévore sans s’en rendre compte, c’est doux, c’est un peu piquant, ça colle bien à cette période où on cherche des expériences plus intimes, plus fines, loin des grosses explosions et des lootboxes criardes, et surtout c’est un jeu qui respecte notre intelligence de joueur, ce qui en 2025, relève presque du miracle silencieux.
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