Black Desert sur Xbox Series X|S, c’est un peu comme une pizza quatre fromages à volonté. Tu sais que tu n’arriveras jamais à tout manger mais tu continues quand même, parce que bon sang, c’est beau, c’est riche, et parfois, il y a du gorgonzola au fond d’un donjon qui mérite d’être goûté. Pearl Abyss continue de chouchouter sa version console avec des mises à jour régulières, une fluidité qui ferait rougir certains PC, et cette direction artistique qui t’en met plein les mirettes à chaque lever de soleil sur les plages de Velia. Oui, j’ai passé cinq bonnes minutes à fixer un rocher baigné par la lumière dorée. Non, je n’ai pas honte.

Le jeu, tel qu’il est aujourd’hui sur Xbox Series X|S, a bien grandi depuis ses débuts plus chaotiques. L’interface, autrefois pensée par des développeurs visiblement fans de Rubik’s Cube, est devenue plus lisible même si on sent que la souris n’était jamais très loin au moment des brainstormings. Manette en main, tout fonctionne étonnamment bien. Les raccourcis sont logiques, les menus se manipulent sans grincer des dents, et même l’inventaire, qui a la mauvaise habitude de se remplir plus vite qu’un panier Amazon en promo, reste gérable avec un peu d’organisation (et un soupçon de résignation).

Techniquement, c’est impressionnant. Le monde est vaste, sans temps de chargement abusifs, et surtout, les performances sur Series X tiennent bien la route. Entre les effets de lumière dynamiques, les textures léchées et les armures toujours plus brillantes que pratiques, on sent que la console en a sous le capot. Alors oui, parfois, il y a quelques couacs en zone très peuplée, notamment lors des events ou quand tous les joueurs du serveur semblent s’être donné rendez-vous pour faire la queue devant le marchand de potions. Mais rien de catastrophique, et surtout, rien qui ne brise vraiment l’immersion.

Côté contenu, c’est gargantuesque. PvE, PvP, commerce, élevage de chevaux, pêche, jardinage, décoration de maison, commerce interrégional à dos de chameau… Black Desert est une simulation de vie médiévale fantasy sous stéroïdes. Si tu veux juste taper du gobelin, tu peux. Si tu veux passer ta soirée à cuisiner des omelettes aux herbes rares pour les vendre au marché, tu peux aussi. Et si tu veux devenir le magnat du coton en Calpheon, bah écoute, bon courage mais c’est possible. Le jeu laisse une liberté rare, parfois au point de te faire oublier que tu avais un objectif en te connectant. Et c’est là toute sa force.

L’histoire, quant à elle, reste un point un peu flou, voire fumeux. Elle existe, c’est sûr. On te la raconte avec des cinématiques un peu théâtrales et beaucoup de noms propres à consonance aléatoire. Mais on sent que ce n’est pas le cœur du jeu. Tu la suis par à-coups, entre deux quêtes de récolte ou trois sessions de farm intensif, sans jamais vraiment t’y accrocher. C’est un peu comme cette série que tu regardes d’un œil pendant que tu cuisines : t’as une idée de l’intrigue, mais tu serais bien incapable de réciter les dialogues.

Le système de combat, lui, mérite des applaudissements. C’est nerveux, fluide, technique, parfois un peu fouillis mais toujours satisfaisant. Chaque classe a son style, ses combos, ses effets pyrotechniques qui remplissent l’écran et te font te demander si tu as bien esquivé ou juste eu de la chance. C’est un vrai plaisir de découper des monstres en solo ou de tester des builds improbables, surtout quand tu vois que ça fonctionne malgré toi. Le PvP est exigeant, mais gratifiant, avec des duels où chaque seconde compte. Et si tu préfères regarder les autres se battre en mangeant du popcorn numérique, tu peux aussi. Le jeu ne juge pas.

Pour les joueurs solo, bonne nouvelle, Black Desert est plus accueillant qu’à ses débuts. Il reste fondamentalement un MMO, donc tu croiseras toujours des gens qui t’invitent à rejoindre leur guilde avec des noms douteux, mais tu peux tout à fait tracer ta route en loup solitaire. L’IA fait le job, les activités sont nombreuses et le farming peut même devenir méditatif. Et puis avec la gestion des familiers, des camps de base et des montures, tu ne te sens jamais vraiment seul. Sauf quand tu rates une enchère importante au marché. Là, c’est le drame.

Black Desert sur Xbox Series X|S, c’est un MMO somptueux, dense et généreux, qui a su s’adapter à la console sans perdre son âme PCiste. C’est un jeu qui peut t’engloutir sans prévenir, te faire perdre deux heures à chercher comment te teindre les gants de ta sorcière, et te récompenser avec des paysages sublimes et des sensations de combat grisantes. C’est aussi un titre qui ne convient pas à ceux qui veulent des choses simples ou une progression linéaire. Mais si tu aimes la liberté, les interfaces un peu capricieuses et les costumes qui brillent plus que le gameplay de certains jeux solo, alors vas-y. Et n’oublie pas : si tu te retrouves nu en plein désert sans monture, c’est probablement que tu as mal géré ton poids. Littéralement.

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