Wonder Boy: Asha in Monster World sur PlayStation 5, c’est un peu comme retrouver une vieille série animée oubliée dans un coin de mémoire, celle qu’on regardait le mercredi matin avec une tartine trop grillée à la main et zéro souci dans la tête. Ce remake du classique de 1994 ne cherche pas à moderniser à tout prix, il préfère conserver son charme d’antan, quitte à paraître un peu vieillot à côté des grosses productions d’aujourd’hui. On incarne Asha, une héroïne courageuse au sourire XXL et au cri de guerre un peu crispant, qui part sauver des esprits emprisonnés en sautillant à travers un monde rempli de monstres gentiment hostiles et de couleurs pastel qui donnent presque envie de lécher l’écran

Visuellement, on est dans un délire cartoon assumé, tout est doux, rond et lisse comme un marshmallow passé au micro-ondes, les décors respirent la bonne humeur et les personnages ont des airs de mascottes oubliées des années 90, entre nostalgie et bonbon sucré. Le style cell-shading fonctionne bien même s’il manque un peu de détails pour justifier son passage sur une console moderne, et les animations, bien que fluides, conservent une certaine raideur héritée de l’époque 16 bits, ce qui peut autant charmer que frustrer selon votre niveau de tolérance à la rétro-attitude.

Côté gameplay, on ne fait pas dans la complexité, on saute, on donne des coups d’épée, on collecte des cœurs et des pièces, on active des leviers et on pousse des blocs comme si le game design était resté bloqué dans une époque où les tutos prenaient trois lignes. L’héroïne peut compter sur son compagnon Pepelogoo, une sorte de petit blob volant au QI étonnamment utile, capable de planer, d’éteindre les flammes et de déclencher des sourires même dans les donjons les plus tordus. Par contre, la physique des combats a un petit goût de mousse au tofu, ce qui donne parfois l’impression de taper dans un oreiller avec une cuillère en plastique, mais bon, on s’y fait.

La bande-son quant à elle sent bon la madeleine de Proust remixée, les musiques d’origine ont été réorchestrées avec amour mais sans folie, on aurait aimé un peu plus de variété et de surprises auditives mais le résultat fait le job, surtout si vous avez l’oreille indulgente et le cœur en pixel. Et sur PS5 alors, ça donne quoi ? Eh bien, c’est fluide, ça charge vite, ça ne plante pas, mais ça reste un jeu qui aurait parfaitement tourné sur une console portable de la génération précédente, on est loin de l’explosion technique mais on n’est pas là pour ça, n’est-ce pas.

Wonder Boy: Asha in Monster World c’est un jeu doudou, un petit remontant nostalgique qui ne cherche pas à briller mais à réconforter, il plaira surtout à ceux qui ont connu la version d’origine ou à ceux qui veulent une aventure simple, colorée, et un peu naïve entre deux titres sérieux et sombres comme une série HBO un dimanche soir, ce n’est pas un chef-d’œuvre, mais c’est un joli clin d’œil du passé qui nous rappelle que parfois, sauter sur des plateformes avec un blob bleu, ça suffit à nous faire passer un bon moment.

 

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