Je t’embarque aujourd’hui dans Reclaim the Sea, un petit jeu indépendant à l’allure pixelisée mais au cœur bien trempé. Dans cet univers marin où la civilisation semble avoir été avalée par les flots, tu prends les commandes d’un navire, pas vraiment flambant neuf, mais prêt à affronter tempêtes, pirates, monstres, et surtout ton incompétence passagère. Le jeu te lâche sur une carte générée aléatoirement, avec des choix narratifs à chaque bifurcation et cette question lancinante : est-ce que tu vas réussir à ne pas couler dans les dix premières minutes ? Spoiler : non.

Ce qui accroche d’emblée, c’est le mélange d’ambiance steampunk et de piraterie bien sentie. L’univers, bien que stylisé en pixel art, est foisonnant de détails : chaque zone visitée, chaque événement textuel, chaque rencontre a sa petite saveur. Mais la vraie star ici, c’est ton équipage. Ces braves gens, que tu envoies éteindre un feu, réparer la coque ou recharger les canons, deviennent vite le centre de ton attention. Tu ne gères pas juste un bateau, tu gères une équipe qui, dans le chaos, commence à ressembler à une troupe de théâtre amateur jouant une pièce sur le Titanic.

Le gameplay repose sur une boucle simple mais efficace : explorer, combattre, améliorer ton navire, recommencer. Les combats sont en temps réel avec pause, ce qui permet de hurler intérieurement “TOI VA AUX CANONS” avant de cliquer fébrilement pour ne pas mourir sous les boulets ennemis. L’intérêt principal réside dans la micro-gestion de ton équipage : leur position, leurs compétences et même leurs nerfs. C’est un peu comme diriger un orchestre, sauf que chaque musicien est armé, en feu ou coincé dans une cale inondée.

Du côté des défauts, même si elle reste encore un peu chiche en contenu narratif. Les événements se répètent, l’équilibrage n’est pas toujours au top, et il arrive qu’un combat soit perdu d’avance sans que tu comprennes trop pourquoi. Pourtant, malgré ces aspérités, le jeu se laisse difficilement lâcher. Il y a un vrai charme dans cette gestion bordélique et héroïque d’un équipage qui tente de survivre à tout, parfois même à ton propre sens tactique approximatif.

Reclaim the Sea ne réinvente pas la mer, mais il le fait avec passion, personnalité et une bonne dose d’humour involontaire. Chaque partie est une petite aventure, pleine de tensions, de décisions absurdes et de marins un peu trop motivés. Le style visuel, l’ambiance sonore et le gameplay fluide font de cette première version une base solide pour un titre qui pourrait bien faire des vagues lors de sa sortie complète. Et moi, j’y retourne, parce que mon nouveau capitaine, surnommé Moustache, a juré qu’il verrait la terre ferme ou qu’il coulerait avec panache.