Le soleil tape fort sur Vermillion, la petite ville balnéaire où débarque Luce pour ce qui devait être des vacances pépères, mais rien ne se passe jamais comme prévu dans un visual novel sauce magical girl et très vite les choses dérapent, les monstres apparaissent, les superpouvoirs aussi, et Luce se retrouve propulsée dans une aventure mêlant combats au tour par tour, conquêtes amoureuses et petites touches de surnaturel le tout emballé dans une DA sucrée comme une limonade tiède en plein mois d’août.

Nova Hearts ne cherche pas à faire dans le complexe côté narration, tout va vite, les dialogues s’enchaînent comme des textos entre potes, les relations se nouent rapidement, parfois trop, et on enchaîne les scènes comme dans une série Netflix qu’on binge sur un week-end, mais il faut avouer que ça fonctionne quand on n’en attend pas trop, les personnages sont haut en couleur, l’univers est chill, et le ton résolument feel-good avec une bande-son lo-fi qui tourne en boucle pendant qu’on envoie des messages à nos futur·es crushs.

La grande force du jeu, c’est clairement son casting, chaque perso a son style, son énergie, son orientation, et le tout compose un éventail franchement bienvenu de représentations queer, trans, poly, aro, bref c’est inclusif sans forcer, même si on sent parfois que certains dialogues flirtent avec le cliché ou manquent un peu de naturel, mais dans l’ensemble ça passe, on rigole, on s’attache, on swipe à gauche ou à droite sans se poser trop de questions et c’est un plaisir de pouvoir tester différentes routes romantiques sans avoir à refaire dix heures de grind.

Mais parlons-en du grind, car c’est là que le bât blesse, le système de combat est censé apporter une dose de stratégie, avec ses tours, ses timings, ses combinaisons d’attaques entre allié·es, sauf qu’en pratique c’est mou, les animations sont longues, les interruptions fréquentes, et on se retrouve à spammer les mêmes coups en espérant que ça passe sans trop comprendre pourquoi ça a échoué la dernière fois, c’est dommage parce que l’idée est là, mais l’exécution manque de peps et de nervosité, surtout quand le reste du jeu carbure à l’énergie narrative.

Visuellement par contre, rien à dire, c’est une vraie carte postale animée, les sprites sont adorables, les décors sentent le sable chaud et le bord de mer, les transitions sont stylées, les attaques en combat sont animées avec soin, et chaque moment clé a droit à sa petite cinématique ou illustration façon CG de dating-sim japonais, on sent que l’équipe s’est fait plaisir sur la direction artistique et que même si le budget n’est pas hollywoodien, le cœur y est et ça se voit à chaque écran.

La durée de vie reste courte, comptez une dizaine d’heures pour voir le bout de l’aventure, ce qui n’est pas forcément un défaut vu que le jeu vise une expérience condensée, sans chichis, qui laisse de la place pour rejouer une ou deux fois pour tester d’autres routes amoureuses, à condition d’avoir le courage de repasser par les combats parfois laborieux qui cassent un peu le rythme entre deux rendez-vous galants et une conversation à cœur ouvert sur la plage.

Nova Hearts est un titre attachant, un peu bancal, mais sincère dans sa démarche, il vise les fans de visual novels qui ont envie de quelque chose de léger, coloré, queer et romantique, sans pour autant sacrifier totalement le gameplay même si ce dernier aurait mérité une bonne cure de caféine et un peu plus de finesse dans sa montée en puissance, mais en acceptant cette limite on découvre un jeu plein de charme, drôle, sucré, un peu maladroit mais jamais cynique.

Si vous cherchez une aventure estivale pleine de cœur, avec des personnages à aimer, des textos à envoyer et un système de combat que vous tolérerez plus que vous n’aimerez, Nova Hearts vaut le détour, c’est pas le jeu de l’année mais c’est peut-être celui dont vous aviez besoin pour souffler un peu entre deux triple A surchargés d’ambition, et parfois, un petit jeu sincère qui vous fait sourire, ça vaut toutes les cinématiques en 4K du monde.

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